Fin de l'expérimentation catastrophique du free-floating à San Francisco

Les voitures ne sont plus autorisées à circuler dans la ville de San Francisco ! (fake news)

Fin de l'expérimentation catastrophique du free-floating à San Francisco

Après 100 ans, San Francisco met fin à sa désastreuse expérimentation autorisant l'usage des "véhicules personnels sans dock", plus communément appelés "voitures".

Détaillant un bilan déplorable sur pratiquement tous les aspects, du bruit à la pollution de l'air en passant par les embouteillages ou la sécurité des piétons, le responsable de l'Agence Municipale des Transports de San-Francisco (SFMTA) a annoncé qu'il mettait fin à cette expérimentation :

Nous avons démarré ce projet avec beaucoup d'optimisme. Il semblait vraiment que ces "voitures" allaient devenir une excellente chose, mais malheureusement cela n’a pas été le cas. Nous avons tout essayé pour que les gens les utilisent en toute sécurité, mais rien n'a fonctionné. Quoi que nous fassions, les gens les conduisaient n'importe où, trop vite, et ne faisaient pas attention à ce qu'ils faisaient. La chose la plus étrange était que conduire des voitures semblait faire croire aux gens qu'ils ne sont plus responsables de leurs actes. Quelle que soit leur négligence, tout le monde affirmait que c'était "juste un accident".

Alors que cette expérimentation de la voiture tire à sa fin, les statistiques finales donnent à réfléchir, même en tenant compte de sa durée très longue. Au cours de cette expérimentation de 100 ans, la ville a recensé un total de 2 434 personnes tuées par des voitures et 56 722 personnes grièvement blessées. Une source à la SFMTA qui souhaite rester anonyme a déclaré : "Nous avons tué la population d'un gros village et laissé handicapée celle d'une petite ville. Même nous, nous ne pouvons pas ignorer ces chiffres."

Au cours des décennies du projet, il est devenu évident que la taille importante de ces véhicules nécessitait un espace de stockage massif. "Nous avons fini par construire toute la ville pour elles, mais même cela, ça n’a pas fonctionné», indique une autre source à la SFMTA. "Les gens les laissaient n'importe où, bloquant les trottoirs, les pistes cyclables, les parcs, partout. Nous avons même dû en repêcher dans des lacs. Il n’y a strictement aucun endroit où je n’ai pas vu quelqu'un laisser une de ces choses."

L'un des plus grands cafouillis introduits par cette expérimentation de longue durée a été la cession gratuite d'une grande quantité d'espace public aux propriétaires de voitures privées. Au début du projet, quand il y avait moins de véhicules, ils étaient autorisés à se garer gratuitement dans les rues. Cela n'a jamais changé par la suite, même si le nombre de véhicules a augmenté considérablement. Résultat : les contribuables ont du payer pendant des décennies le stockage dans la rue de ces véhicules. Le coût réel de cet espace a été estimé à cinq milliards de dollars par an. Un militant associatif remarque : "Nous aurions pu faire payer le stationnement et utiliser l'argent pour résoudre le problème des sans-abris et envoyer chaque enfant de San Francisco à la garderie gratuitement depuis des décennies. Mais tout ce que nous avons eu, ce sont des rues encombrées de boîtes de métal."

Maintenant que les véhicules commencent à être sortis des rues, les habitants de San-Francisco découvrent une toute nouvelle ville dont ils ignoraient l’existence. Chaque nuit depuis la fin de l'expérimentation, de plus en plus d'habitants sortent dans la rue pour fêter cela. "Je me sens tellement plus relaxée ici depuis la fin de l'expérimentation de la voiture. Nous n'avions pas réalisé à quel point c’était stressant, jusqu’à ce que ça s'arrête. C’est incroyable de pouvoir laisser mes enfants se rendre à l'épicerie sans m’inquiéter", note une mère de trois enfants. "Il y a tellement d’espace !" s’exclame un autre habitant. "Nous avons enfin tout l'espace dont nous avons besoin pour aménager des pistes cyclables protégées, mais maintenant que les voitures ont disparu, elles s'appellent simplement des rues."

Olivia Gamboa - Octobre 2019 / Traduit de l'anglais par Sylvain Grisot Version originale