🌱 Regarder la terre

🌱 Regarder la terre

Un sol, ça nourrit, ça stocke du carbone, ça régule les eaux, ça accueille de la vie, et plein d’autres choses encore. Mais tout ça, la fabrique urbaine l’a trop souvent oublié, en se focalisant sur leur seule fonction de support de nos bâtiments et de nos infrastructures. Mais il y a en ce moment un heureux regain d’intérêt pour les sols. Il y a bien sûr cette fameuse ZAN qui pose plus de bonnes questions qu’elle n’apporte de réponses, mais pas seulement.

Il y a un vrai renouveau de l’attention, et nombreuses sont les disciplines qui se penchent sur le sujet : pédologie, agriculture, hydrologie, urbanisme, paysage et j’en oublie… Cette transdisciplinarité rend le sujet aussi complexe que passionnant, car les enjeux qui touchent les sols sont éminemment systémiques.

Alors, passons du plan à la coupe et regardons par terre. Passons du foncier au sol et regardons la terre. Le premier des chantiers, c’est celui de la connaissance. Il faut connaître l’état et les capacités des sols avant de les toucher. Combien de documents de planification ont été élaborés sans connaissance des capacités agronomiques des sols qu’ils destinent à l’urbanisation ? Combien de projets urbains dessinés sans connaissance du passif environnemental, mais aussi des potentiels des sols en place ?

Puis vient le chantier des compétences à développer, pour penser et réaliser des projets urbains conscients de leurs impacts sur les sols. Pas celles des paysagistes, mais celles les faiseurs de villes de tout poil mobilisés autour des projets urbains. Mais c’est aussi tout un débat qu’il nous faut lancer, pour accélérer la prise de conscience de l’importance des sols dans nos projets. Le sol, nouvel objet politique ?

C’est en tout cas la piste que suit Patrick Henry, en proposant de penser territoires et projets urbains en partant des sols. Rien d’évident à cela. Combien de projets menés sans égard pour les sols vivants qui les accueillent ? Dans les combats à mener et les métamorphoses de nos villes qui restent à engager, le sol est pourtant un allié précieux. Partons de là.

— Sylvain Grisot (Twitter / Linkedin)

PS : Vous avez jusqu'au 17 mars pour déposer votre candidature pour une bourse Palladio, qui accompagne les étudiants et doctorants dans leurs projets de recherches liés à l'industrie immobilière et à la construction de la ville. (Fondation Palladio)

Echange avec Patrick Henry, architecte urbaniste, professeur à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville, autour de son ouvrage “Des tracés aux traces, pour un urbanisme des sols” aux Editions Apogée.

· Jusqu'au 31 mars, candidatez à l'appel à projet "Osez faire frugal", pour des démarches de réhabilitation de territoires ou de paysages. (Novabuild)

· Podcast. Un podcast qui est aussi la piste 93.1 de la radio quand on habite à Paris. Il y plein d’épisodes sur des sujets divers et variés, mais ceux qui nous intéressent particulièrement parlent de ville et sont animés par Paul Citron : la transition foncière, les rythmes de la ville, l’urbanisme hors sol, … autant de sujet si intéressants ! (Cause Commune)

· Le bureau passé au crible de la prospective. Avec l’arrivée de la méthode prospective dans les années 80, les nouvelles technologies et la robotisation requestionnent les espaces de travail et l’architecture des bureaux. Même constat dans les années 2010, où les crises, le chômage, mais aussi la globalisation des échanges se ressentent jusque dans le bureau. Aujourd’hui, quel peut être les impacts de la recherche du sens du travail, du collectif et l’explosion des frontières domicile-travail ? En tout cas, cela souligne la nécessité de concevoir des immeubles de bureaux capables de s’adapter aux nouveaux usages et aux crises traversées. (PCA Stream)

· Crapauduc. Une jolie petite histoire dessinée sur cette invention pas si loufoque que ça des passages pour la biodiversité sous, ou par dessus, nos si grandes infrastructures : crapauducs, lombriducs, écuroducs... (Matin, quel journal)

· Les galères de la compensation. Verra, un organisme mondial de certification zéro carbone, vend des “crédits carbone” à de grosses entreprises pour compenser leurs émissions de CO2. Ce qui leur permet malheureusement de dire : “Mais si, achetez nos produits, envolez vous à Marrakech, vous n’aggraverez pas le changement climatique”. Si seulement c’était si simple. Le Guardian révèle les présomptions de crédits fantômes qui ne représentent aucune réductions réelles d’émissions. Si certains projets évitent des déforestations, la taille des parcelles protégées est extrêmement réduite et ne permet pas les compensations annoncées. Mais pour autant, n’est-ce pas un premier pas de prise de conscience pour ces entreprises, et une manière de ralentir, si ce n’est d’éviter, les catastrophes ? (Le Temps)

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