đ La nouvelle vie de la gare de Jette
La Gare de Jette, au nord de Bruxelles, nâest pas une de ces gares abandonnĂ©es qui regardent passer les trains. Ici, ils sâarrĂȘtent encore et sont mĂȘme de plus en plus frĂ©quentĂ©s. Mais le bĂątiment de la gare nâa plus beaucoup dâutilitĂ© depuis que son dernier guichet a fermĂ©. Et le lieu commence a subi dĂ©gradations et trafics, sous les yeux attristĂ©s des habitants qui voient ce morceau de patrimoine ferroviaire partir Ă la dĂ©rive. Car câest une trĂšs belle petite gare de briques rouges, qui donne sur la place centrale judicieusement libĂ©rĂ©e du stationnement. Alors, pour remettre de la vie dans la Gare de Jette, la SNCB a lancĂ© un appel Ă projets pour identifier un opĂ©rateur en mesure de lui trouver une nouvelle vocation.
Câest un nouveau pĂŽle socioculturel ouvert qui est en train dâĂ©merger sous nos yeux, «âStaytionâ», portĂ© par trois associations et un cabinet de conseil. Lâobjectifâ? Que la gare ne soit plus un lieu par lequel on passe, mais une destination. Alors les activitĂ©s sây multiplient : espace dâinformation sur les mobilitĂ©s, activitĂ©s culturelles intergĂ©nĂ©rationnelles, cours de guitare, couture circulaire, spectacles, rĂ©unions de partis politiques⊠Câest devenu en quelque mois un pĂŽle de la vie du quartier et ce soir lâancien buffet de la gare accueille une formation Ă la mobilitĂ© partagĂ©e. La gare de Jette nâest pas simplement un bĂątiment qui nâest plus vide, câest dĂ©jĂ un nouvel Ă©quipement public polyvalent au cĆur de la ville.
Pourtant, seuls 80 mĂštres carrĂ©s sont aujourdâhui mobilisĂ©s sur les 300 que compte la gare. Il faudrait deux millions dâeuros pour remettre dâaplomb le reste avant dây accueillir du public. VoilĂ pourquoi la nouvelle vie des lieux reste prĂ©caire. Les trois annĂ©es qui sâouvrent vont permettre de tester des usages, des organisations, et peut-ĂȘtre de dĂ©montrer par les faits lâimportance des lieux et imposer cet investissement comme une Ă©vidence.
Mais on ne teste pas que des usages ici. Pour Espaces MobilitĂ©s, la sociĂ©tĂ© de conseil qui coordonne lâoccupation temporaire, câest aussi un moyen de passer du dire au faire, et de dĂ©montrer que de nouvelles mĂ©thodologies de projet sont dĂ©sormais nĂ©cessaires. Nous prenons conscience quâil nous faut accĂ©lĂ©rer la prise de dĂ©cision, tout en facilitant la participation de chacun a lâĂ©laboration des projets. Il faut donc accepter leur imperfection, et mettre plus dâĂ©nergie sur leur adaptation a posteriori que sur leur mise au point en amont. Mais cela nĂ©cessite de travailler au corps nos organisations, pour quâelles acceptent lâĂ©chec comme une issue possible. Il faut aussi redonner le pouvoir aux acteurs de terrain de prendre des initiatives sans dissoudre leurs idĂ©es dans des processus de validation ubuesques. Pendant les confinements, lâurgence a permis bien des apprentissages, ne les oublions pas.
On Ă©change donc cette semaine avec Xavier Tackoen, administrateur dĂ©lĂ©guĂ© dâEspaces-MobilitĂ©s, qui nous raconte la nouvelle vie de la gare de Jette :
â Sylvain Grisot (Twitter / Linkedin)
PS : Certains ont manqué la traduction de cet excellent article de Stewart Brand que nous avons publié fin juillet, alors je vous le remet ici : La course de la maintenance.
đïž Du 1er au 20 septembre, la Grande remontĂ©e de la Loire. Ă l'initiative des associations Voiles de Loire et La Rabouilleuse, 25 bateaux navigueront de Nantes Ă OrlĂ©ans en septembre pour rejoindre le Festival de Loire Ă OrlĂ©ans (20 au 24 septembre). Ă leur bord des mariniers ambassadeurs du fleuve, mais Ă©galement des artistes et scientifiques pour une aventure fluviale du collectif vers un parlement de Loire. (Parlement de Loire)
đ Chronotopie. Chaque semaine, des dizaines de milliers de places de stationnement sont supprimĂ©es, le trafic de transit mis au pas et des centres-villes sont rĂ©servĂ©s aux piĂ©tons sans quâaucune larme ne soit versĂ©e. Câest juste le jour du marchĂ©, aussi simple et consensuel que radical dans la capacitĂ© quâil a Ă changer notre regard sur la ville (Lâinterconnexion nâest plus assurĂ©e) :
"Le marchĂ© transfigure la ville, dans le vieux CrĂ©teil (Val-de-Marne), sur la place centrale de Cherbourg, autour des halles de Soissons (Aisne) ou mĂȘme dans les petites rues de Limogne-en-Quercy (Lot). Les parents laissent courir leurs enfants sans craindre les SUV ni les dĂ©boitements des scooters, les personnes ĂągĂ©es cheminent en sĂ©curitĂ©, lâarchitecture des façades sâobserve Ă loisir, le vacarme de la circulation motorisĂ©e laisse place aux conversations, et les Ă©manations toxiques des pots dâĂ©chappement aux odeurs de coriandre ou au fumet des rĂŽtisseries."
đïž Infrastructures. Un reportage (en anglais) aussi Ă©difiant que marrant sur l'Ă©tat dĂ©plorable des infrastructures aux Ătats-Unis, et sur notre incapacitĂ© collective Ă mettre en Ćuvre la maintenance nĂ©cessaire pour pĂ©renniser les choses qui nous entourent. La maintenance, câest faire ce qu'il faut pour que rien ne se passe. Un non-Ă©vĂ©nement. Une rĂ©fĂ©rence tirĂ©e de l'ouvrage Le soin des choses sur lequel on reviendra nĂ©cessairement. (Last Week Tonight)
đ» Rue des Floralies. LâĂ©mission Les pieds sur terre revient dans la Rue des Floralies oĂč nous Ă©tions il y a peu. L'occasion de donner la parole aux habitants et de montrer que les rues les plus banales peuvent montrer la voie de la renaturation de nos villes. (France Culture)
đšâđ« Formation. Philippe MĂ©da lance une formation sous forme de newsletter (payante) Ă destination de celles et ceux qui veulent se lancer dans le conseil. On peut parier sans risque que ça va plus loin que la seule maitrise du design de slides ou du copier-coller (inventĂ© par Larry Tesler, le saint patron des consultants). Preneur de vos retours. (innovation copilots)