📊 Repenser la démocratie par la donnée ?
Les dispositifs de participation citoyenne se multiplient, notamment à l’échelle locale, où les citoyens sont de plus en plus sollicités pour donner leur avis sur les projets des collectivités. Pourtant, malgré la multiplication de ces initiatives, le fossé entre les citoyens et les institutions politiques ne se réduit pas, voire se creuse davantage. Cette crise démocratique s’explique en partie par le fait qu’il est souvent difficile pour les citoyens de s’approprier ces projets, car les données fournies par les collectivités sont souvent opaques, et que leur apparente technicité peut parfois entraîner un sentiment d’exclusion chez certains citoyens.
Rendre les données sur lesquelles reposent les choix des collectivités accessibles et compréhensibles aux citoyens est donc essentiel pour renouer le dialogue. Mais il est possible d’aller encore plus loin en impliquant les citoyens dans la production même de ces données, comme ces études sur la qualité de l’air ou les nuisances sonores où les capteurs sont installés directement chez les habitants, quand ce n’est pas les habitants eux-mêmes qui s’équipent pour devenir de vrais acteurs des projets.
Un autre exemple est la démarche de l’entreprise belge Telraam, qui propose des capteurs permettant de compter le trafic devant nos fenêtres. Ces capteurs enregistrent non seulement les voitures et camions, mais aussi les vélos et piétons, et les données collectées sont librement accessibles sur leur site internet. Faciles à installer et peu chers, les capteurs peuvent être achetés par les collectivités, qui les mettent ensuite à disposition de citoyens volontaires. Ce dispositif permet aussi bien aux collectivités qu’aux citoyens de mieux comprendre la répartition des modes de transport dans les rues où les capteurs sont installés. En rendant ces données accessibles et appropriables par tous, il place collectivités et citoyens sur un pied d’égalité dans leur dialogue, favorisant ainsi une plus grande transparence et une collaboration plus régulière et plus apaisée.
Cette approche, où les citoyens participent à la production de données, renforce leur implication et peut également devenir un outil de sensibilisation. Pour en savoir plus sur ce dispositif, j’ai rencontré Laurens Vander Kuylen, qui travaille chez Telraam. Nous avons discuté de la manière dont les collectivités et les citoyens s’emparent de cet outil pour co-construire des projets ensemble.
— Camille Tabart (LinkedIn)
PS : Si vous souhaitez parler "Redirection Urbaine" avec Sylvain, rendez-vous à Bordeaux le 1er octobre pour une rencontre organisée par La Fab, 308MA et le Forum urbain, autour des chantiers d’adaptation de nos villes.
📆 Quelques dates à noter :
- Du 25 septembre au 12 octobre l'exposition Des solutions sur mesure pour s’adapter à la rareté et bien vivre nos territoires. Cap sur le ZAN ! . Rendez-vous à la maison de l'architecture d'Ile-de-France pour explorer les leviers et outils mobilisables, à partir des points de vue des élus locaux, acteurs de l’aménagement et habitants. Cette exposition s'accompagne d'un séminaire le 30 septembre, autour des thématiques de la sobriété foncière, des sols vivants et de la nature en ville.
- Le 1er octobre à Rennes : Conférence-débat "Comment vivrons-nous à l'est de la Bretagne en 2050 avec +3 ou 4°C ?". Suite à la sortie de l'ouvrage prospectif "Récits de vies en 2050 - 6 fictions pour incarner l'adaptation au changement climatique", l'équipe de l'Audiar vous propose d'échanger sur ces récits à Rennes à partir de 18h.
- Du 4 au 6 octobre à Saint-Dié-des-Vosges : Festival International de Géographie. Rendez-vous pour la 35ème édition de ce festival qui promeut la géographie auprès du grand public. Cette année sera consacrée à la thématique “terres” et au territoire des Alpes.
- Les 10 et 11 octobre, Assises Nationales du Foncier et des Territoires. Rendez-vous à Nancy pour la 3ème édition de cette rencontre qui rassemblera de nombreux acteurs et actrices : élus, professionnels des secteurs privés et publics, représentants institutionnels… autour de 11 parcours thématiques et 33 débats.
🌊 Rivière oubliée. Los Angeles est traversée par une rivière qui a généré plusieurs inondations catastrophiques, jusqu'à ce que des travaux pharaoniques la transforment en infrastructure bétonnée, oubliée par chacun. Mais un jour, ce « canal de protection contre les inondations » est à nouveau appelé rivière. Voici l’histoire (en anglais) d’une ville qui tente d’oublier sa géographie comme les éléments, jusqu’à prendre conscience de l’absurdité de tout cela. (99% Invisible)
🌱 Santé et environnement. La santé et la préservation de l’environnement sont très liées, en effet l’environnement est un facteur important dans l’état de santé des habitants d’un territoire. De plus les pratiques d’écomobilité telles que le vélo ou la marche sont également bonnes pour la santé. Il s’agit là d’un argumentaire qui a plus d’impact auprès des citoyen.nes dans le changement de pratique, car la santé est perçue comme une problématique plus proche que l’écologie. Il faut maintenant convaincre les élus de leur rôle à jouer sur les politiques de santé, qui ne se limitent pas aux soins et aux infrastructures médicales. (theconversation)
🦔 L’ensauvagement, de Philippe Benoit et Baptiste Wullscleger. Un essai intéressant qui nous invite à renouer avec la nature sauvage et à lui faire davantage de place dans nos vi(ll)es. A l’heure du changement climatique, inviter la nature est un moyen d’augmenter la résilience de nos territoires, et de pérenniser les conditions d’habilité de ces derniers. L’essai est ponctué de textes fictifs, qui donnent un aperçu inspirant de ce que pourraient être les territoires de demain si nous laissons au sauvage la place de s’exprimer. (éditions Yves Michel)