🔎 À la recherche des mètres carrés gaspillés

Et si nous commencions par mieux utiliser les mètres carrés dont nous disposons déjà ? De nombreux bâtiments souffrent de sous occupation, et restent vides une grande partie du temps. Pourtant, des solutions existent : allonger les plages horaires, accueillir de nouveaux usages ou mutualiser les espaces entre plusieurs acteurs. En repensant l’organisation et le partage des lieux, l’intensification des usages permet d’optimiser les mètres carrés existants tout en répondant aux besoins d’espace des acteurs de nos territoires.

L’intensification des usages à de nombreux bénéfices : elle permet de répondre en partie à la crise de l’immobilier en permettant à des acteurs qui n’ont pas les moyens de s’installer à moindre coût. Elle permet également aux propriétaires de rentabiliser leurs actifs immobiliers en multipliant les occupants. De plus intensifier l’usage des espaces réduit les besoins en construction, et ainsi limite l’empreinte environnementale des villes. C’est la première des boucles de l’urbanisme circulaire, et ce n’est pas pour rien ;)

Mais l’un des plus beaux avantages de l’intensification des usages réside dans sa capacité à favoriser le vivre ensemble. Mélanger les usages au sein d’un même espace favorise les rencontres entre des personnes différentes et permet l’émergence de synergies, de projets qui n’auraient peut-être jamais vu le jour autrement. Et, même sans aller jusqu’à la création de nouveaux projets, l’intensification instaure une nouvelle forme de cohabitation. En partageant un espace, les différents usagers doivent réussir à dialoguer, voire à co-construire une gouvernance où chacun trouve sa place et peut exprimer sa vision de la cohabitation. Dans une société où la peur de l’autre ne cesse de grandir, je suis convaincue que créer ces espaces de dialogues est nécessaire. Et je ne suis pas la seule à être convaincue que l’intensification des usages peut permettre de renouer une forme de dialogue social, Eléonore Slama adjointe à la mairie du 12e arrondissement de Paris, écrit dans son plaidoyer pour l’intensité d’usage :

Et si l’intensification des usages était cet outil systémique pour recréer du lien, donc des communs à grande échelle ? De l’intensité d’usage pour reconstruire ou créer des cadres de frottements, de rencontres et d’échanges. De l’intensité d’usage pour nous redonner le goût des autres et du vivre ensemble.

Pour mieux comprendre l’intensification d’usage, j’ai rencontré Eléonore qui a également animé le développement du premier indicateur d’usage du bâti.

— Camille Tabart (LinkedIn)

Intensi’Score

Diagnostiquer l’intensité d’usage des bâtiments avec l’Intensi’Score

Intensi'Score

En finir avec le gâchis des mètres carrés

Nos villes regorgent de bâtiments et d’espaces vacants ou sous-utilisés qui font que nous vivons au milieu d’un immense gâchis. Nos écoles comme nos bureaux sont ainsi occupés moins de 30 % du temps sur l’année. Nous devons intensifier leurs usages. Et si certains de nos restaurants d’entreprise devenaient des brasseries accueillant du public le soir et le week-end ? Si nos bureaux sous-employés recevaient des étudiants en manque d’espace de travail ? Et si nos écoles ouvraient leurs portes pendant les vacances à d’autres activités ?

Editions Apogée

📅  le 30 octobre, Rendez-vous du patrimoine urbain autrement à Montréal. Le thème de cette saison 2024-2025 est « Faire avec l’existant » et le premier rendez-vous se concentrera sur “ Quelle place pour les matériaux anciens dans le réemploi”. Alors rendez-vous à Montréal (Canada) à partir de 17h30 pour assister à cet évènement. 

💭 Prospective. Dans cette tribune de Libération, l’urbaniste Hiba Debouk (Que vous pouvez écouter dans notre podcast Nos futurs) revient sur l’attraction “futurama” présentée en 1939 et en 1964 à New York, et sur la prophétie autoréalisatrice de Bel Geddes. Le futur imaginé par le designer ressemble beaucoup à notre présent : essor de la voiture, développement de nouvelles technologies… Cet exemple montre l’importance de l’influence de l’imaginaire dans la construction du monde de demain, de quoi nous inspirer pour imaginer des futurs qui répondent aux enjeux sociaux et environnementaux que nous rencontrons.

🌇 Histoire de l’urbanisme. Dans cet épisode de Géographie à la carte, Matthieu Garrigou-Lagrange reçoit Gilles Novarina architecte et urbaniste, pour parler de l’histoire de nos villes. Tout au long de l’épisode, ils retracent les grands courants qui ont façonné nos villes, de l’Antiquité à nos jours en passant par le Paris Haussmannien et les “unités d’habitation” de Le Corbusier . Un épisode intéressant qui montre que l’urbanisme est une science pluridisciplinaire qui n’a eu de cesse d’évoluer. (RadioFrance)

🗺️ Atlas Social de la Métropole Nantaise. Cet ouvrage collectif a pour objectif d’éclairer les réalités, et les inégalités sociales qui opèrent dans l’aire urbaine nantaise. Cet atlas dresse un portrait sans précédent de Nantes et des communes alentour à travers 92 planches thématiques très variées allant de l’analyse de la dynamique démographique à l’observation des oiseaux en passant par le nom des rues à l’épreuve du genre. Pour en savoir plus sur cet Atlas, rendez-vous sur Médiacités, qui a publié un entretien avec l’un des auteurs : le géographe Jean Rivière. (Editions des Presses Universitaires de Rennes)