đŸ» Eloge de la convivialitĂ© : la RĂ©publique des Hyper Voisins

đŸ» Eloge de la convivialitĂ© : la RĂ©publique des Hyper Voisins

Tout part du constat d’un habitant du 14e arrondissement de Paris : les liens sociaux sont une richesse immatĂ©rielle immense, et les multiplier a de nombreux bienfaits pour les individus comme pour la sociĂ©tĂ©. Car la capacitĂ© de rĂ©silience d’un territoire dĂ©pend aussi grandement des liens sociaux que les individus ont nouĂ©s entre eux avant la crise : ce sont de vĂ©ritables infrastructures sociales de rĂ©silience. Les interactions sociales et l’importance que nous accordons Ă  nos voisins permettent de dĂ©velopper des rĂ©seaux de solidaritĂ©, d’entraide et de collaboration.

Cependant, cette richesse est trop souvent inexploitĂ©e, les interactions sociales sont limitĂ©es, et cela s’observe notamment dans les villes malgrĂ© la densitĂ©. En effet qui, parmi nous, peut se targuer de vraiment connaĂźtre ses voisins ? Nous nous croisons tous les jours, dans l'escalier, dans le hall de l’immeuble ou Ă  la boulangerie, mais combien de fois prenons-nous vraiment le temps de nous arrĂȘter, de discuter, d’apprendre Ă  nous connaĂźtre ?

Comment rĂ©ussir Ă  dĂ©passer ce stade de potentiel et transformer l’essai ? C’est ce constat et cette question qui poussent Patrick Bernard Ă  mettre en pause son activitĂ© professionnelle en 2017, pour se consacrer Ă  la convivialitĂ© et au vivre ensemble. Il fonde alors un laboratoire d’innovation sociale, plus connu dans le 14e arrondissement parisien sous le nom de “RĂ©publique des Hyper Voisins”.

Dans cette RĂ©publique, les gens mettent de cĂŽtĂ© ce qui les sĂ©pare pour se consacrer Ă  ce qui les rassemble : ils habitent tous le mĂȘme territoire de vie, frĂ©quentent les mĂȘmes commerces, les mĂȘmes restaurants, et leurs enfants vont dans la mĂȘme Ă©cole ou au mĂȘme club de sport. Peu importe pour qui on vote ou quelles sont les valeurs qui nous poussent Ă  nous lever le matin, on habite au mĂȘme endroit et c’est dĂ©jĂ  beaucoup. Pour rĂ©ussir Ă  vivre ensemble, il faut pouvoir se rencontrer lors de moments conviviaux, et c’est justement ce qu’organise l’association. La RĂ©publique des Hyper Voisins propose rĂ©guliĂšrement des temps d’échange autour d’un repas au milieu de la rue, d’un verre, ou mĂȘme d’un morceau de fromage. Pas besoin de faire compliquĂ©, l’essentiel est de se rencontrer. Et quand le Covid dĂ©barque, la RĂ©publique s’organise et se dĂ©matĂ©rialise sur internet, mais avec pour objectif de mieux se retrouver aprĂšs.

Pour mieux comprendre comment la RĂ©publique des Hyper Voisins a Ă©mergĂ©, nous avons rencontrĂ© son fondateur Patrick Bernard qui nous a expliquĂ© comment l’idĂ©e Ă©tait nĂ©e, par quels moyens il a rĂ©ussi Ă  rapprocher les habitants de son quartier, et quels apprentissages il tire de cette expĂ©rience, qui pourrait utilement essaimer ailleurs.

— Camille Tabart (LinkedIn)

PS : Soutenez l’association mahoraise NarikĂ© M’Sada ! Cette association travaille depuis des annĂ©es pour amĂ©liorer l'accĂšs aux soins Ă  Mayotte et lutter contre le VIH et les hĂ©patites. Depuis le cyclone Chido, elle propose des consultations gratuites Ă  bord d’un camion mĂ©dical, mais une partie de ses locaux a Ă©tĂ© dĂ©truite. Aujourd'hui, elle a besoin d’aide pour se reconstruire et continuer ses activitĂ©s. 

📅 Le 16 janvier, 3e Forum de la Transition FonciĂšre â€œLa gouvernance des sols vivants en Europe : vers un Land New Deal ?” L’institut de la transition fonciĂšre en partenariat avec l’École urbaine de Sciences Po et l’Institut des transformations environnementales nous donne rendez-vous Ă  Paris pour aborder les enjeux de prĂ©servation des sols et la maniĂšre dont l’Union europĂ©enne peut agir Ă  travers ses politiques publiques. Ceci, dans un contexte europĂ©en marquĂ© par l’adoption du rĂšglement « Restore » et le projet d’une nouvelle directive sur les sols. Pour en parler : des experts en politiques europĂ©ennes, des Ă©lus locaux et europĂ©ens, et des chercheurs afin d’échanger sur les enjeux cruciaux liĂ©s Ă  la protection et Ă  la gestion durable des sols.

đŸ–Œïž L'exposition "Cap sur le ZAN !". En octobre 2024, Ă  la Maison de l’architecture d’Ile de France, avait lieu l’exposition “Des solutions sur mesure pour s’adapter Ă  la raretĂ© et bien vivre nos territoires. Cap sur le ZAN !”. CommandĂ©e par le Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, l’exposition interroge l’histoire récente de l’étalement urbain et les liens qui unissent l’aménagement et les sols vivants. Elle met en avant des réalisations inspirantes, dans lesquelles la sobriété foncière structure un nouveau modèle d’aménagement des territoires. Ces portraits de projets urbains et ruraux, témoins des diversités locales et révélateur des potentialités du « déjà-là », montrent que la lutte contre l’étalement urbain n’a rien d’un renoncement : elle offre bien au contraire des capacités nouvelles pour habiter le monde. Nous avons eu la chance de pouvoir visiter cette exposition en octobre avec comme guide Patrick Henry, architecte professeur à l’ENSA de Paris-Belleville et commissaire de l’exposition. (podcast dixit.net)

đŸ™ïž Villes, communs et transitions : perspectives altermĂ©tropolitaines. Pour « ouvrir le champ des discussions autour de la ville, des transitions urbaines, des communs, dans une perspective altermĂ©tropolitaine. Nous mobiliserons un certain nombre d’expĂ©riences qui iront des rĂ©sistances citoyennes Ă  l’ubĂ©risation des territoires, au recyclage des e-dĂ©chets dans une perspective d’émergence et d’affirmation de l’économie circulaire, en passant par les dynamiques de dĂ©carbonation dans la rĂ©industrialisation, le renouvellement de l’action publique par la mobilisation citoyenne, la place des arts de la rue dans les espaces publics, et les consĂ©quences politiques et institutionnelles de la dĂ©fiance citoyenne vis-Ă -vis des pouvoirs publics et privĂ©s depuis un demi-siĂšcle Â» (Revue de l’association de GĂ©ographes Français via la Veille Environnement Ville et SociĂ©tĂ©).

đŸŒŸ Prendre la clef des champs, par SĂ©bastien Marot (Ă©ditions Wildproject, 2024). TirĂ© d’une exposition qui continue de tourner et d’évoluer progressivement, cet ouvrage trace un utile rappel des relations tumultueuses entre architecture et agriculture en une longue sĂ©rie de tableaux de courts tableaux historiques trĂšs pĂ©dagogiques et richement illustrĂ©s. Mais ce regard en arriĂšre a vocation a nourrir une projection dans des futurs dont l’horizon semble bouchĂ©, avec quatre voies de sortie identifiĂ©es par l’auteur, comme autant de rĂ©cits de nouveaux rapports entre villes et campagne : l’incorporation oĂč la mĂ©tropole absorbe l’agriculture, la nĂ©gociation oĂč l’agriculture s’inscrit cette fois-ci dans les extensions urbaines, l’infiltration oĂč les rapports s’inversent et l’agriculture colonise la ville, et enfin la sĂ©cession avec un exode heureux vers la campagne. SĂ©bastien Marot fait son choix - que l’on partagera, ou pas :

cela devrait constituer, pour les jeunes architectes, concepteurs et projeteurs, une incroyable incitation Ă  prendre en effet le parti de la campagne, Ă  devenir indigĂšnes, et Ă  se mettre Ă  l'Ă©cole de ceux qui se sont vouĂ©s Ă  construire et mĂ©nager des Ăźles viables de rĂ©silience et de coexistence. Ce livre et cette exposition n'ont d'autre but que d'attiser leur impatience vis-Ă -vis d'un illusoire statu quo, et de les aider Ă  engager cette aventure avec leurs pieds, leurs mains, leur tĂȘte et leurs amis.

Nicolas Nova est mort brutalement, et c'est trÚs difficile à accepter. Juste là, dans notre bibliothÚque, on retrouve notamment Fragments d'une montagne, Exercices d'observation ou son stupéfiant Bestiary of the Anthropocene. Reste toute une étagÚre, vide des livres qu'il aurait dû nous écrire.

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