đ±Â Gradient de renaturation : la nature refait son nid

Quel que soit son destin dans les prochains mois (et on lui souhaite une longue vie malgré les menaces qui pÚsent sur lui), ZAN nous a déjà fait de beaux cadeaux. Iel a marqué les esprits de nombreux professionnels et élus des territoires qui ont pris conscience de l'importance de préserver les sols vivants. ZAN a introduit dans les discours les notions d'artificialisation des sols ou encore de renaturation. Mais qu'est-ce qui se cache vraiment derriÚre ces termes ?
Dans le Code de l'urbanisme, l'artificialisation des sols dĂ©signe (pour le moment) : « l'altĂ©ration durable de tout ou partie des fonctions Ă©cologiques d'un sol, en particulier de ses fonctions biologiques, hydriques et climatiques, ainsi que de son potentiel agronomique par son occupation ou son usage ». Ă l'inverse, la renaturation « consiste en des actions ou des opĂ©rations de restauration ou d'amĂ©lioration de la fonctionnalitĂ© d'un sol, ayant pour effet de transformer un sol artificialisĂ© en un sol non artificialisĂ©. » Si les dĂ©finitions sont plutĂŽt claires, la caractĂ©risation des sols, elle, se rĂ©vĂšle plus complexe. En effet, les sols ne se divisent pas binairement entre sols artificialisĂ©s et sols naturels, il y a des zones de flou, des espaces qui ne sont pas totalement artificiels, mais qui pour autant ne peuvent pas non plus ĂȘtre qualifiĂ©s de pleinement naturels. Comment placer ce curseur entre artificiel et naturel ? Ă partir de quel moment estimer que les fonctions Ă©cologiques d'un sol ont Ă©tĂ© rĂ©tablies ?
Puisqu'il existe une multitude de sols, qui vont du sol naturel prĂ©servĂ© au sol complĂštement artificialisĂ©, Ă l'image d'un parking de zone commerciale. Le processus de renaturation s'inscrit donc aussi dans un gradient entre des sols plus ou moins artificialisĂ©s. La renaturation ne doit pas nĂ©cessairement ĂȘtre vue comme un retour absolu Ă l'Ă©tat dâorigine, mais plutĂŽt comme un effort pour restaurer et amĂ©liorer certaines fonctions Ă©cologiques, selon les possibilitĂ©s du site et les besoins du territoire.
C'est lâune des conclusions Ă laquelle est arrivĂ©e l'Agence d'urbanisme de la rĂ©gion nantaise (AURAN), qui a accompagnĂ© trois collectivitĂ©s sur l'Ă©tude et la dĂ©finition des potentiels de renaturation de diffĂ©rents espaces. Cette Ă©tude a Ă©tĂ© lâoccasion pour lâagence de rĂ©flĂ©chir Ă ce quâon entend par renaturation, mais Ă©galement de dĂ©velopper une mĂ©thodologie pour localiser et dĂ©finir les potentiels de renaturation. Ils ont tout dâabord menĂ© un travail de cartographie en nĂ©gatif du territoire, en enlevant le couvert vĂ©gĂ©tal et les bĂątiments, restait alors les espaces minĂ©ralisĂ©s. Ils ont ensuite Ă©tabli la typologie de ces espaces : espaces publics, stationnement, voirie, espace privé⊠enfin ils ont identifiĂ© les espaces avec un potentiel de renaturation intĂ©ressant : pas trop petit, et sur lequel la collectivitĂ© pouvait intervenir. L'approche de l'AURAN n'est pas de restaurer toutes les fonctions Ă©cologiques, mais plutĂŽt de partir de l'Ă©tat actuel des sols et d'essayer d'amĂ©liorer, de restaurer certaines fonctions Ă©cologiques, en prenant en compte les usages du lieu.
Pour en savoir plus sur cette étude, je vous invite à écouter l'échange que j'ai eu avec Enora Vacher, paysagiste à l'Agence d'urbanisme de la région nantaise.
â Camille Tabart (LinkedIn)
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đ Du 9 au 15 avril, Festival Horizon Vert. Le Festival de cinĂ©ma dâĂ©cologie et dâenvironnement Horizon Vert revient dans diffĂ©rents cinĂ©mas de la Haute-Vienne pour une 5e Ă©dition autour de la notion du âvivantâ, lâoccasion de sâinterroger sur notre rapport au ânon-humainâ. Au programme des projections de films (fictions, documentaire, animationâŠ), mais aussi des rencontres avec des rĂ©alisateurs, des scientifiques, des agriculteursâŠ
𧳠Relocaliser le village de Miquelon. Face Ă la montĂ©e des eaux et Ă l'Ă©rosion cĂŽtiĂšre, le village de Miquelon, situĂ© sur une Ăźle de l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon dans l'Atlantique Nord, est menacĂ© de disparition. En 2014, les habitants du village apprennent avec stupeur qu'il ne sera plus possible de construire de nouveaux bĂątiments. Le choc est rude, d'autant plus que tous les habitants ne voyaient pas le risque. 4 ans plus tard, deux tempĂȘtes successives causent d'importants dĂ©gĂąts, l'idĂ©e de la relocalisation du village Ă©merge, et un important travail de concertation citoyenne commence, avec la dĂ©marche de l'Atelier des Territoires. Cette dĂ©marche est riche en apprentissages pour les Miquelonnais mais aussi pour d'autres territoires. (La Lettre de Trois degrĂ©s)
On est aussi un laboratoire pour les autres territoires insulaires : on n'a que 600 habitants mais comme le territoire est insulaire et isolĂ©, on a quand mĂȘme les infrastructures d'une ville de quelques milliers d'habitants, la mĂ©thode pourrait ĂȘtre reproduite sur les autres territoires d'outre-mer ainsi qu'en MĂ©tropole
Pour en savoir plus, vous pouvez Ă©galement Ă©couter notre podcast avec Laurent Pinon : Miquelon face aux vagues.

Redirection urbaine
La Terre sâeffrite sous nos pas, les crises sâenchainent et nous ne savons plus comment faire la ville. Or nous nâavons plus le temps de rĂȘver Ă la «âville du futurâ», il nous faut donner un futur Ă nos villes et nos territoires en engageant dĂšs aujourd'hui les chantiers de leur adaptation. Comment avancerâ? En s'inspirant du travail des femmes et des hommes qui explorent des voies de traverse pour faire la ville dans le bon sens.
Ce livre est le rĂ©cit dâun voyage Ă leur rencontre, Ă Paris, MontrĂ©al, Bruxelles, New York, Amsterdam, Rennes, Grenoble, Bordeaux, Lyon, Dreux, Poitiers et ailleurs. Ă partir de visites et de tĂ©moignages concrets, autour d'actions bien rĂ©elles ici et maintenant, il analyse les enjeux et perspectives de six grands chantiers : la canopĂ©e, le temps, le bĂąti, lâespace urbain, le foncier et le territoire.Celles et ceux qui font la ville au quotidien y trouveront des pistes pour mener la redirection de leur organisation et de leur territoire, et constateront quâelle est aussi joyeuse que nĂ©cessaire.