đŸ˜ïž Habiter bas carbone

đŸ˜ïž Habiter bas carbone

Le siĂšcle commence Ă  peine et les nuages s’accumulent, chargĂ©s de CO2 bien entendu. Mais pas mal de solutions s’offrent Ă  nous. Il y a la technique de l’autruche trĂšs largement adoptĂ©e jusqu’ici : on met la tĂȘte dans le trou en espĂ©rant que tout ira mieux quand on la sortira. La procrastination a aussi le vent en poupe, il faut dire que plus de deux dĂ©cennies nous sĂ©parent encore du rendez-vous de la moitiĂ© du siĂšcle, on aura bien le temps de penser Ă  tout ça en 2049. Au pire un miracle technologique nous permettra de toute façon de tout changer sans rien changer. Ou pas.

Mais on peut aussi organiser la redirection de notre sociĂ©tĂ©. Fixer la destination, imaginer les trajectoires qui peuvent y mener et garder le cap. Il faudra tenir fermement la barre, car la route est semĂ©e d’embĂ»ches. Le Shift Project tente d’identifier cette voie Ă©troite qui mĂšne Ă  la dĂ©carbonation de l’économie française avec une attention toute particuliĂšre portĂ©e au logement, qui nous intĂ©resse ici. Ce patient travail de modĂ©lisation nous apprend qu'il est bien possible de dĂ©carboner massivement le secteur rĂ©sidentiel en France d’ici 2050, mais qu'il faut aller vite et que les marges sont faibles.

Il va falloir d’abord moins construire de logements neufs. MĂȘme si les Ă©volutions de la dĂ©mographie devraient provoquer une baisse des besoins, la sobriĂ©tĂ© constructive devra quand mĂȘme porter sur les surfaces comme sur les formes urbaines, avec une forte diminution de la part de logements individuels. Pour atteindre la sobriĂ©tĂ©, le bĂątiment doit aussi permettre de stocker du carbone par l’usage gĂ©nĂ©ralisĂ© des matĂ©riaux biosourcĂ©s. Moins construire, mais aussi et surtout adapter les logements existants, par une rĂ©novation globale massive du parc et la dĂ©carbonation des modes de chauffage, qui sortira des millions de mĂ©nages de la prĂ©caritĂ© Ă©nergĂ©tique.

On est loin du simple changement de curseur, ou d’un coup de peinture verte. C’est un vrai changement de modĂšle qui va nĂ©cessiter d’accompagner la redirection des organisations et la transition professionnelle de dizaines de milliers de personnes. Alors bien entendu, modĂ©liser un chemin possible n’est pas prĂ©dire celui que l’on empruntera, mais l’exercice est prĂ©cieux, car il permet de nourrir le dĂ©bat d’élĂ©ments objectifs. Mais encore faut-il que celui-ci ait lieu, car la crise climatique va nous imposer de partager les ressources qui se rarĂ©fient et de rĂ©partir les efforts. Elle est donc aussi sociale et Ă©minemment dĂ©mocratique.

— Sylvain

PS : Il y a quelques jours, je me suis planquĂ© Ă  l'aube dans la chaufferie pour Ă©changer avec Baptiste Muckensturm sans rĂ©veiller toute la maison, en direct sur France Culture. Et c’était bien ;) (Les Enjeux Territoriaux)

🎉 Marine vient de rejoindre l'Ă©quipe de dixit.net pour un stage de 6 mois ! (et non, porter ce prĂ©nom n'est pas un prĂ©-requis ;)

Pour aller plus loin sur le sujet de la décarbonation du logement consultez le replay de notre dernier webinaire, et n'hésitez pas à lire le rapport "Habiter dans une société bas carbone", rédigé par le Shift Project dans le cadre de l'élaboration de son "Plan de Transformation de l'Economie Française" (PTEF).

📆 Save the date. Exposition du 08 fĂ©vrier au 22 mai au CAUE RhĂŽne MĂ©tropole sur "La Terre, le Terrain, le Territoire : connaĂźt-on rĂ©ellement la valeur de ce qu'on a sous nos pieds ?" (CAUE 69)

đŸ„° SobriĂ©tĂ©. Trier, abandonner, renoncer Ă  ce qui n'est pas utile et revenir Ă  l'essentiel. La low-tech, ce n'est pas s'opposer Ă  la technologie, mais bien comprendre qu'elle ne rĂ©soudra pas tous les problĂšmes. Mais cela demande de dĂ©passer l'Ă©chelle de l'habitant qui rĂ©pare son vĂ©lo pour l'appliquer concrĂštement aux territoires. (La Gazette des Communes)

đŸ—ș BiorĂ©gion. On l'entend beaucoup, mais on sait rarement ce que cela veut dire. Dans cette courte vidĂ©o Mathias Rollot explicite ce terme de biorĂ©gion comme savoir "habiter ici et prendre soin du lieu". C'est valoriser un Ă©cosystĂšme territorial en l'imaginant individuellement et collectivement. (PCA Stream)

đŸ’» TĂ©lĂ©travail. Sur le devant de la scĂšne depuis le premier confinement, le tĂ©lĂ©travail Ă©tait vu comme un outil magique pour dĂ©sengorger les routes. Mais malgrĂ© un dĂ©veloppement important de la pratique, rien de flagrant sur nos pĂ©riphĂ©riques. Si le tĂ©lĂ©travail permet de rĂ©organiser nos agendas pro-perso, il reste de nombreux dĂ©placements autre que le domicile-travail : les enfants, les loisirs, les courses, etc... Et puis, quitte Ă  aller en ville qu'une ou deux fois par semaine, autant prendre sa voiture plutĂŽt que les transports en commun, non ? Bienvenue dans le monde des effets rebond. (Revue urbanisme)

📖 Urban playground, de Tim Gill (Riba, 2021) Cet ouvrage questionne la maniĂšre dont nous concevons l'espace urbain et la ville que nous offrons aux enfants. L'auteur propose une rĂ©flexion approfondie sur l'amĂ©nagement child-friendly. Par une grande diversitĂ© d'exemples, partout dans le monde, l'ouvrage dĂ©veloppe les outils, les techniques et les moyens pour rendre l'espace public pour ouvert et plus adaptĂ©s aux enfants. Au-delĂ  de la place des enfants en ville, ce livre pose la question mĂȘme de son accessibilitĂ© et de sa mixitĂ©. Pour favoriser la rencontre, l'Ă©change et enfin apprĂ©cier l'espace urbain, ce livre est une bonne porte d'entrĂ©e vers la ville souhaitable.

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