đŸ S'inspirer du vivant pour bĂątir la ville rĂ©siliente
Nous redoublons dâefforts pour optimiser le fonctionnement de nos villes. Optimiser les flux logistiques pour supprimer les stocks, trouver les meilleurs approvisionnements pour produire aux meilleurs prix, maximiser les rendements agricoles en faisant toujours plus grand, rĂ©organiser des services de santĂ© pour toujours plus dâefficacité⊠Et puis soudain, tout sâeffondre. Lâimpossible accident survient quand mĂȘme et la ville se couvre dâun nuage chimique, un porte-conteneurs loupe sa manĆuvre et bloque le trafic maritime mondial ou un petit virus sort de sa forĂȘt et grippe les rouages bien huilĂ©s de notre Ă©conomie : nos systĂšmes suroptimisĂ©s sont Ă©minemment fragiles.
La nature autour de nous sait pourtant beaucoup mieux sâadapter aux chocs, alors autant sâen inspirer. Pas de recherche de performance pour elle, mais toute une sĂ©rie de termes qui font frĂ©mir les gestionnaires attentifs : alĂ©atoire, hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ©, lenteurs, incohĂ©rence⊠La nature sous-optimise ses processus, elle est moins efficace mais cela la rend robuste face aux chocs. Olivier Hamant, chercheur en biologie et biophysique vĂ©gĂ©tales, nous explique ça trĂšs bien dans lâentretien de cette semaine.
Et si nous transposions tout cela Ă la villeâ? La suroptimisation consiste par exemple Ă optimiser au plus juste la structure dâun bĂątiment pour quâil rĂ©ponde Ă des besoins, mais Ă moindre coĂ»t. Rien de choquant a priori, mais quid de ces besoins dans vingt ansâ? La structure suroptimisĂ©e est trop souvent inadaptable Ă des changements dâusage, obligeant Ă dĂ©construire le bĂątiment une fois son premier usage Ă©teint. Un bĂątiment devrait pourtant avoir sept vies â comme un chat â et ne doit donc pas ĂȘtre suroptimisĂ© pour son seul premier usage. Cela veut dire assumer des surcoĂ»ts Ă la construction pour doubler ou tripler sa durĂ©e de vie. Câest accepter de ne pas maximiser la rentabilitĂ© immĂ©diate dâune opĂ©ration pour ĂȘtre Ă la hauteur des enjeux du siĂšcle.
Cette idĂ©e de sous-optimisation comme clef de la robustesse de nos villes peut se dĂ©cliner sur lâorganisation de nos services publics, le design dâune rue, la rĂ©habilitation dâun bĂątiment, lâorganisation de nos rĂ©seaux⊠Elle implique de regarder au loin, au-delĂ de ce que lâon connaĂźt, pour se poser les bonnes questions : celles dont on nâa pas la rĂ©ponse.
â Sylvain
PS : On se retrouve mercredi prochain pour une Ă©dition spĂ©ciale vacances, avant une pause bien mĂ©ritĂ©e ;) Dâici lĂ , dites-nous ce qui pourrait rendre cette newsletter encore plus intĂ©ressante Ă la rentrĂ©e :
Entretien · S'inspirer du vivant pour bùtir la ville résiliente
Olivier Hamant est chercheur en biologie et biophysique végétale à l'ENS de Lyon. Nous avons pris exemple sur le vivant pour comprendre comment bùtir des villes résilientes inspirées des stratégies de sous-optimalité de la nature.
Ouverture · Lire, écouter, rencontrer, voir...
đïž Quand la France amĂ©nageait le futur. Câest une sĂ©rie de quatre excellents documentaires sur ces folles dĂ©cennies dâaprĂšs Guerre qui ont transformĂ© notre territoire. On y croise Fernand Pouillon Ă Marseille, des supermarchĂ©s un peu partout, une autoroute singuliĂšre et une ville nouvelle pas parisienne. A ne pas manquer. (France Culture)
đïž Les choses de la ville. Retrouvez tout l'Ă©tĂ© les samedis et dimanches matins (ou en podcast) lâĂ©mission sur la ville de David Abittan. (France Inter)
â ïž AMI ZAN. Vous pouvez postuler jusqu'Ă 2 novembre Ă l'appel Ă manifestation dâintĂ©rĂȘt portĂ© par l'ADEME "Vers des Territoires ZĂ©ro Artificialisation Nette : Trajectoires et dĂ©clinaison opĂ©rationnelle de la sĂ©quence ERC" Ă destination notamment des collectivitĂ©s territoriales et des amĂ©nageurs. (ADEME)
â ïž Consultation âTerritoires Pilotes de SobriĂ©tĂ© FonciĂšre. SĂšte agglopĂŽle mĂ©diterranĂ©e vient de lancer sa consultation pour le recrutement dâune AMO dans la cadre de cette dĂ©marche dâexpĂ©rimentation initiĂ©e par Actions CĆur de Ville, le PUCA et la DGALN. A regarder attentivement pour une rĂ©ponse avant le 10 septembre. (AWS)
đșïž Arbre et pauvretĂ©. Tree Equity Score est une carte qui montre le taux de couverture en arbres dans les quartiers Ă©tatsuniens. Selon leur analyse, il faudrait planter plus de 522 millions dâarbres dans le pays pour atteindre un score de 100% de couverture dans chaque ville. Atteindre ce score est nĂ©cessaire pour permettre au quartier d'ĂȘtre rĂ©silient face au changement climatique, en cas de grosse chaleur ou de forte pluie. Cet outil cartographique peut ĂȘtre utilisĂ© par les collectivitĂ©s pour prioriser leurs actions sur certains quartiers. Car, Ă©videmment, les quartiers les plus pauvres sont 41% moins bien couverts que les quartiers les plus riches. Certains sont plus Ă©gaux que dâautres face au changement climatique. (Bloomberg)
đ Annuaire. Si les filiĂšres de matĂ©riaux biosourcĂ©s se dĂ©veloppent, il n'est pas toujours facile pour les professionnels de savoir oĂč chercher. Ekopolis lance donc un atlas des acteurs biosourcĂ©s pour lâĂźle de France (mais pas seulement) avec plus de 250 entreprises recensĂ©es. Plus d'excuse ! (Ekopolis)
đ Si la logistique m'Ă©tait contĂ©e : 12 histoires pour comprendre l'Ă©volution du commerce et de la livraison, de JĂ©rĂŽme Libeskind. Un moment agrĂ©able Ă se perdre dans de petites histoires qui font la grande, avec encore certains noms qui n'ont pas Ă©tĂ© effacĂ©s des mĂ©moires. D'ailleurs, les boĂźtes aux lettres privatives ont Ă©tĂ© inventĂ©es en 1899 et s'appelaient les "mougeottes"... Car inventĂ©es par LĂ©on Mougeot ! Cet ouvrage ravira autant ceux qui aiment les petites anecdotes que les passionnĂ©s de transport et de logistique urbaine. Et on sait qu'il y en a parmi vous ;) On apprĂ©cie que la transition environnementale soit un fil conducteur du livre, alors que ce n'Ă©tait pas une Ă©vidence quand on repart un siĂšcle en arriĂšre. Pourtant, nombreux sont ceux qui alertaient dĂ©jĂ sur les impacts nĂ©gatifs de l'Ă©talement urbain. On dit ça comme ça⊠Dernier enseignement du livre : ces innovateurs se sont souvent plantĂ©s 23 fois avant de rĂ©ussir. L'Ă©chec peut donc ĂȘtre la clĂ© du succĂšs. (Editions FYP)
đ§ MaĂźtrise d'ouvrage. Conversation avec Nicolas Beaurez, responsable de la mission rĂ©silience, transitions et climat au Cerema, qui nous rappelle l'importance de la maĂźtrise d'ouvrage, de la commande publique ou privĂ©e, pour activer une transition Ă©cologique rapide et concrĂšte. Mais la premiĂšre Ă©tape de la prise de conscience n'est pas encore achevĂ©e dans de nombreux territoires, malgrĂ© l'urgence d'agir. (Leonard)
đ La vague. SynthĂšse de la web confĂ©rence organisĂ© par le LIFTI sur le recul du trait de cĂŽte. TrĂšs attractifs, il y a une forte hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des territoires littoraux face Ă cet enjeu. Le cadre lĂ©gislatif est encore insuffisant et manque de clartĂ© pour gĂ©rer les problĂšmes d'expropriations, d'assurance, etc. Les intervenants se demandent alors comment engager la population dans ces rĂ©flexions pour gĂ©rer la transition, Ă la fois sur le temps court (les inondations) et le temps long (avec la relocalisation des activitĂ©s). (LIFTI)
đŹ Home cinĂ©ma. L'arbre, le maire et la mĂ©diathĂšque est disponible gratuitement sur arte jusqu'au 29 septembre. Petit bijou d'humour Ă (re)voir. (Arte)
✠Imaginaire. Et une fiction futuriste (proche !) sur la renaissance des villes, Ă lire juste avant de partir, pour rĂȘver un peu (mais avec un soupçon de probabilitĂ©). (Kont.me)
đ§ Damn it. Entendu rĂ©cemment pendant un forum ZĂ©ro Carbone "Non mais c'est rien ce qu'il se passe au Canada", il y a encore du boulotâŠ
dixit.net est une agence de conseil et de recherche urbaine. Tous les mercredis, nous décryptons dans notre newsletter les grands enjeux de la ville et de ses transitions. Si vous la lisez pour la premiÚre fois, c'est le moment :