🤝 Sur la piste des Communs
Il est temps de suivre la piste des Communs. Ce n'est sans doute pas la seule façon de répondre aux enjeux du siècle, mais elle n'est pas non plus réservée à quelques groupuscules d'idéalistes. Les communs sont partout : au cœur du serveur web qui vous a transmis ce message, à l'origine de Wikipédia, dans les modes de gestion de vastes forêts ou d’immenses bassins versants, et même dans la diffusion de notre jeu : la fresque de la ville...
Car parfois l'État ou le marché ne suffisent pas pour gérer des ressources essentielles, et c'est là que les Communs peuvent entrer utilement en scène. Ce sont des ressources de toute nature (créations, logiciels, données, objets, espaces...) gérées et partagées par une communauté selon ses propres règles. Alors bien sûr au cœur de la démarche il y a l'idée que la coopération est parfois (souvent ?) plus efficace que la compétition. Il y a aussi un appétit pour la transparence et une forme de certitude que du don naît souvent de belles choses. Sinon pourquoi prendre le temps d'écrire ces lignes ?
Nous commençons à explorer cette piste cette semaine avec ce riche échange avec Gabriel Plassat, qui nous permet de découvrir tout le potentiel des Communs. Une piste à suivre pour assurer par exemple la gestion pérenne de ces ressources urbaines essentielles que sont notamment le logement abordable, l'agriculture périurbaine ou même le rez-de-chaussée de nos villes. Autant de potentiels "sols communs" qui nécessitent aujourd'hui d'inventer d'autres modes de régulation que le seul marché. Alors oui, suivons la piste…
— Sylvain
PS : L'ADEME lance un appel à Communs sur la résilience des territoires dans une logique d'adaptation aux changements climatiques. Pour en savoir plus et éventuellement proposer des projets, nous organisons un webinaire dédié le mardi 18 mai à 9h :
Entretien · Suivre la piste des Communs
Voici un échange avec Gabriel Plassat, ingénieur à l'ADEME et co-fondateur de la Fabrique des mobilités. Nous avons commencé à explorer ensemble le thème des communs et de leur rapport à la ville, en évoquant le covoiturage, ces objets-liens qui façonnent les collectifs, les enjeux de résilience des territoires et même la culture chinoise de la copie…
Une bonne façon de découvrir la puissance des communs, avec de nombreux liens à suivre dans le descriptif de l’émission.
Ouverture · Lire, écouter, rencontrer, voir...
📅 Agenda.
- Intervention de Sylvain dans le cadre du webinaire "On s'en friche" sur les méthodes de reconversion des friches à l'heure du ZAN, le 25 mai à 9h. (Université de Reims)
- Une rencontre éclairée à propos de la "Ville spontanée et improvisation urbaine, une nouvelle façon de penser la ville ? ", le 27 mai à Rezé (44). (Transfert)
📻 Émission. Voici une émission particulièrement complète sur les sols, les sous-sols et les enjeux de pollution qui nous concernent particulièrement, nous qui vivons dessus. L'occasion de se plonger aussi dans la bibliographie très complète sur le site de l'émission. (France Culture)
🚶♀️Piéton. Clin d'oeil d'Olivier Razemon qui rappelle la (petite) place donnée au piéton dans les villes et ce système culpabilisateur qui lui fait dire "merci" quand une voiture s'arrête le laisser passer. (Le Monde)
Il arrive que le bon piéton marche, à ses risques et périls, le long d’une rue sans trottoir. Il sait que c’est un peu de sa faute, car il ne devrait pas se trouver là. Alors, dès qu’une auto ou une moto déboule, le bon piéton se serre prestement sur le côté. Car le bon piéton est naturellement prudent. Il sait qu’un conducteur pourrait s’impatienter et klaxonner vigoureusement.
📖 A lire. Manifeste pour une politique des rythmes, par Manola Antonioli, Guillaume Devron, Luc Gwiazdzinski, Vincent Kaufmann et Luca Pattaroni. Voici un petit livre rouge (un autre) qui appelle à une transformation radicale de notre approche au(x) temps dans nos vies, notre travail et nos villes. Bourré de notions liées à la philosophie, la sociologique, la politique, la géographie, mais aussi la musique, ce livre est aussi parsemé de belles photos de banals instants du quotidien. Les auteurs nous invitent à redevenir maîtres de nos rythmes, et appellent à développer de vraies politiques des rythmes pour éviter les sentiments de fardeau, de congestion et de lassitude qui peuvent tourner à l'étouffement, voire au burn-out. Des idées sont proposées comme avoir des temps d'arrêt partagés pour susciter la cohésion entre les individus et créer des communs, réfléchir à la visibilité de celles et ceux qui vivent dans d'autres temporalités, comme les métiers de la nuit, mais aussi proposer des espaces qui n'ont pas de but productif ou de valorisation économique : "on reconnaît une ville à la place qu'elle laisse à l'improvisation" — Siegfried Kracauer. (EPFL Press)
🏔️ Glaciers. Au détour d’une très belle tribune contre la construction d’un énième remonte-pente sur le dos d’un glacier condamné, ce collectif nous interroge sur notre rapport global à la nature, et nous propose d'inviter les non-humains à participer aux échanges (Le Monde) :
Nous sommes habitués, en Occident, à penser les glaciers comme des éléments inanimés faisant partie de notre « environnement naturel », plutôt que comme des acteurs à part entière d’un monde que nous habitons en commun. C’est peut-être cette idée qu’il nous faut commencer à déconstruire pour tisser les fils d’une autre histoire possible.
🔁 Replay. Cette semaine, on vous propose de (re)découvrir Pour que les rues chantent, le dernier texte de la série des récits "futurs positifs". N'hésitez pas à donner votre avis sur le récit ! (dixit.net)
👣 Innovation. Un nouvel outil de mobilité durable pour les courtes distances est en train d'émerger en Belgique, une tendance à suivre attentivement :
dixit.net est une agence de conseil et de recherche urbaine. Tous les mercredis, nous décryptons dans notre newsletter les grands enjeux de la ville et de ses transitions. Si vous la lisez pour la première fois, c'est le moment :