đŸ€Â Tiers en confiance

đŸ€Â Tiers en confiance

Quand un projet pointe son nez dans la ville, c’est la course Ă  l’immobilisme. Dans les oppositions qui Ă©mergent, difficile de faire la part entre le rejet de l’autre, la lĂ©gitime peur du changement et la nĂ©cessaire protection des sols, quand toutes se rĂ©fugient derriĂšre le mĂȘme arbre qu’il faut Ă©pargner. Le processus de densification de la ville dense a commis suffisamment d’erreurs pour ĂȘtre rĂ©formĂ© en profondeur, mais il ne peut ni s’imposer comme une nĂ©cessitĂ©, ni ĂȘtre balayĂ© d’un revers de manche. C’est de vrais dĂ©bats locaux dont nous avons besoin pour faire, mais autrement. Mais comment ?

Le dĂ©tour par MontrĂ©al est toujours plein d’enseignements. C’est l’occasion par exemple de croiser le Centre d’écologie urbaine de MontrĂ©al (CEUM). C’est un organisme communautaire hybride, nĂ© dans l’opposition Ă  un projet emblĂ©matique de tabula rasa : Milton Parc (une histoire que je raconte dans Redirection urbaine #Teasing). Il travaille pour le compte de collectivitĂ©s locales sur des missions, mĂšne des projets de recherche, mais s’engage aussi auprĂšs de collectifs qui s’opposent Ă  des projets urbains avec un parti pris clair : dĂ©velopper le pouvoir d’agir des individus, pour que la dĂ©cision en urbanisme ne se fasse pas que dans les bureaux d’élus ou de techniciens.

Le CEUM est aujourd’hui sollicitĂ© par des rĂ©sidents dĂ©sabusĂ©s par les modes de densification de la ville, avec une vague de NIMBY (Not in my backyard - Pas dans mon jardin) qui se dĂ©veloppe dans les banlieues rĂ©sidentielles du QuĂ©bec qui commencent Ă  se transformer. Il choisit bien entendu les causes qu’il entend dĂ©fendre, et ne s’engage pas aux cĂŽtĂ©s de tous les opposants. Mais les processus de densification mal engagĂ©s sont nombreux, et seul le passage de l’opposition Ă  une pratique contributive peut permettre de sortir de la guerre de position. Le Centre d’écologie urbaine de MontrĂ©al s’insĂšre alors comme tiers de confiance dans les dĂ©bats, en agissant sur plusieurs leviers : mobilisation et montĂ©e en compĂ©tence des groupes de rĂ©sidents, pĂ©dagogie de la densitĂ©, conception participative et mĂ©diation avec les autoritĂ©s.

Au moment oĂč les oppositions se cristallisent et bloquent le mouvement, alors que les chantiers de l’adaptation de nos villes doivent au contraire s’accĂ©lĂ©rer, cette piste du tiers de confiance capable de se glisser entre les parties pour sortir des blocages par le haut est une piste Ă  suivre. Et si des organisations lĂ©gitimĂ©es (et financĂ©es) par les autoritĂ©s se positionnaient aux cĂŽtĂ©s des opposants ? Elles pourraient leur permettre de pleinement s’approprier les enjeux, d’avoir une voix audible dans le processus, et mĂȘme de proposer des projets alternatifs. Elles pourraient aussi donner les clĂ©s aux habitants pour faire Ă  leur Ă©chelle. Car un pan entier de la nĂ©cessaire mĂ©tamorphose de la ville ne pourra ĂȘtre rĂ©alisĂ© par les pouvoirs publics ou les opĂ©rateurs traditionnels de sa fabrique. Les habitants doivent donc faire, dans leur rue, leur immeuble, leur maison, mais ne pourront pas faire seuls.

Nous Ă©changeons aujourd’hui avec MickaĂ«l Saint-Pierre, coordonnateur en amĂ©nagement et mobilitĂ© au Centre d’écologie urbaine de MontrĂ©al. Et vous allez voir, c’est passionnant.

– Sylvain Grisot (Linkedin)

PS : Qu'est-ce que la Redirection urbaine ? Je vous propose d'échanger sur les idées que je défends dans mon nouvel ouvrage à l'occasion d'un webinaire mercredi 20 décembre à 9h. Attention, places limitées et il n'y aura qu'une édition et pas d'enregistrement, alors réservez vite votre place.

Urbanisme communautaire
#89 MikaĂ«l Saint Pierre · Le Centre d’écologie urbaine de MontrĂ©al by dixit.netQuand un projet pointe son nez dans la ville, c’est la course Ă  l’immobilisme. Dans les oppositions qui Ă©mergent, difficile de faire la part entre le rejet de l’autre, la lĂ©gitime peur du changement
#89 MikaĂ«l Saint Pierre · Le Centre d’écologie urbaine de MontrĂ©al by dixit.net
Quand un projet pointe son nez dans la ville, c’est la course Ă  l’immobilisme. Dans les oppositions qui Ă©mergent, difficile de faire la part entre le rejet de l’autre, la lĂ©gitime peur du changement et la nĂ©cessaire protection des sols, quand toutes se rĂ©fugient derriĂšre le mĂȘme arbre qu’il faut Ă©pargner. Le processus de densification de la ville dense a commis suffisamment d’erreurs pour ĂȘtre rĂ©formĂ© en profondeur, mais il ne peut ni s’imposer comme une nĂ©cessitĂ©, ni ĂȘtre balayĂ© d’un revers de manche. C’est de vrais dĂ©bats locaux dont nous avons besoin pour faire, mais autrement. Mais comment ? Le dĂ©tour par MontrĂ©al est toujours plein d’enseignements. C’est l’occasion par exemple de croiser le Centre d’écologie urbaine de MontrĂ©al. C’est un organisme communautaire hybride, nĂ© dans l’opposition Ă  un projet emblĂ©matique de tabula rasa : Milton Parc (une histoire que je raconte dans Redirection urbaine #Teasing). Il travaille pour le compte de collectivitĂ©s locales sur des missions, mĂšne des projets de recherche, mais s’engage aussi auprĂšs de collectifs qui s’opposent Ă  des projets urbains avec un parti pris clair : dĂ©velopper le pouvoir d’agir des individus, pour que la dĂ©cision en urbanisme ne se fasse pas que dans les bureaux d’élus ou de techniciens. Le Centre d’écologie urbaine de MontrĂ©al est aujourd’hui sollicitĂ© par des rĂ©sidents dĂ©sabusĂ©s par les modes de densification de la ville, avec une vague de NIMBY (Not in my backyard - Pas dans mon jardin) qui se dĂ©veloppe dans les banlieues rĂ©sidentielles du QuĂ©bec qui commencent Ă  se transformer. Il choisit bien entendu les causes qu’il entend dĂ©fendre, et ne s’engage pas aux cĂŽtĂ©s de tous les opposants. Mais les processus de densification mal engagĂ©s sont nombreux, et seul le passage de l’opposition Ă  une pratique contributive peut permettre de sortir de la guerre de position. Le Centre d’écologie urbaine de MontrĂ©al s’insĂšre alors comme tiers de confiance dans les dĂ©bats, en agissant sur plusieurs leviers : mobilisation et montĂ©e en compĂ©tence des groupes de rĂ©sidents, pĂ©dagogie de la densitĂ©, conception participative et mĂ©diation avec les autoritĂ©s. Au moment oĂč les oppositions se cristallisent et bloquent le mouvement, alors que les chantiers de l’adaptation de nos villes doivent au contraire s’accĂ©lĂ©rer, cette piste du tiers de confiance capable de se glisser entre les parties pour sortir des blocages par le haut est une piste Ă  suivre. Et si des organisations lĂ©gitimĂ©es (et financĂ©es) par les autoritĂ©s se positionnaient aux cĂŽtĂ©s des oppositions ? Elles pourraient leur permettre de pleinement s’approprier les enjeux, d’avoir une voix audible dans le processus, et mĂȘme de proposer des projets alternatifs. Elles pourraient aussi donner les clĂ©s aux habitants pour faire Ă  leur Ă©chelle. Car un pan entier de la nĂ©cessaire mĂ©tamorphose de la ville ne pourra ĂȘtre fait par les pouvoirs publics ou les opĂ©rateurs traditionnels de sa fabrique. Les habitants doivent faire, dans leur rue, leur immeuble, leur maison, mais ils ne pourront pas faire seuls. Je suis Sylvain Grisot, urbaniste fondateur de dixit.net, et j’échange aujourd’hui avec MickaĂ«l Saint-Pierre, coordonnateur en amĂ©nagement et mobilitĂ© au Centre d’écologie urbaine de MontrĂ©al. Et vous allez voir, c’est passionnant. Bonne Ă©coute. Pour retrouver tous nos articles et nos podcasts, rdv sur dixit.net ! Un podcast qui bĂ©nĂ©ficie du soutien de l’ADEME.

đŸ—“ïž 20 dĂ©cembre. Rendez-vous Ă  CĂ©sure pour la derniĂšre Ă©dition des Conversations, autour du thĂšme “Urbanisme transitoire, quels leviers de transition Ă©cologique ?”, avec AgnĂšs Sourisseau, Guillaume Meunier, et Simon Givelet. (Inscription)

🔊 Petites villes. Et si s’inventaient dans les petites villes des chemins de transition que pourraient suivre les grandes ? Un voyage sonore en 6 Ă©pisodes dans des villes comme Barentin, Dieulefit ou Tramayes, engagĂ©es dans le programme POPSU Territoires. (Programme B)

⌛ AccusĂ©. L'augmentation du e-commerce, et le dĂ©sengorgement des centres-ville ont une mauvaise presse. Une ville du mauvais quart d'heure, accusĂ©e d'Ă©loigner les commerces de leurs consommateurs, et d'inciter Ă  l'utilisation de la voiture est expliquĂ©e, ou plutĂŽt accusĂ©e, dans cet article. (Banques des territoires)

đŸŒ± Renaturation. Ă€ MontrĂ©al, c’est collectivement qu’on enlĂšve le bitume et que l’on plante les rues, Ă  l’exemple de ce bout de terrain transformĂ© en espace vert Ă  proximitĂ© de l’école primaire Paul-Jarry, Ă  Lachine. Et si le passage Ă  l’échelle de la renaturation de nos villes dĂ©pendait de notre capacitĂ© Ă  mobiliser les habitantes et les habitants pour la transformation concrĂšte de leur quartier ? (1point5)

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