đŸȘ‘ Les chaises de Bryant Park

đŸȘ‘ Les chaises de Bryant Park

Vous connaissez sans doute les fameuses chaises vertes du Jardin des Tuileries Ă  Paris. C’est tout l’inverse de ces assises indestructibles aux pieds coulĂ©s dans le bĂ©ton que l’on voit Ă©merger un peu partout, mais qui restent en gĂ©nĂ©ral dĂ©sespĂ©rĂ©ment vides. Quand on arrive aux Tuileries, on se saisit de sa chaise pour la dĂ©placer au soleil, la tourner vers un comparse ou juste la dĂ©caler de quelques centimĂštres dans une position bien Ă  soi. Libre de toute contrainte, elle est appropriable et se laisse domestiquer. Et ça marche.

Les chaises de Bryant Park Ă  New York sont du mĂȘme fabricant français, mais d’un autre modĂšle plus lĂ©ger. Elles symbolisent la rĂ©ussite d’un espace public massivement appropriĂ© par les habitants, qui l’envahissent au moindre rayon de soleil. Pourtant rien ne destinait ce parc Ă  un tel succĂšs. Pendant les annĂ©es 1970, c’est au contraire un lieu mal famĂ© frĂ©quentĂ© essentiellement par les trafiquants de drogue. Le rapport Ă©crit par William H. Whyte en 1979 (⁠dont nous publions une traduction française⁠) faisait un Ă©tat des lieux particuliĂšrement sombre. Mais il proposait aussi des pistes d'action qui ont donnĂ© lieu Ă  un projet de rĂ©novation qui a transformĂ© ce lieu de perdition en oasis urbaine.

FondĂ© sur un travail d’observation minutieux des usages, il propose de renoncer Ă  des amĂ©nagements matĂ©riels et esthĂ©tiques pour miser sur des ajustements plus ponctuels, et une animation des lieux associĂ©e un vĂ©ritable effort de programmation et de gestion. Ces chaises qu’il faut dĂ©ployer, ranger, entretenir ou remplacer en permanence symbolisent l’attention nĂ©cessaire pour faire vivre un espace public hors du commun. Ces efforts de gestion permettent d’offrir un service de qualitĂ©, qui lui-mĂȘme rend possible une parfaite appropriation par un public qui envahit les lieux et permet de les pacifier par sa prĂ©sence. Ce travail de William H. Whyte sur Bryant Park est le point de dĂ©part du mouvement du « Placemaking », qui a initiĂ© une vague de renouveau des villes d’AmĂ©rique du Nord.

Je vous invite Ă  Ă©couter mon Ă©change avec JĂ©rĂŽme Barth, qui a travaillĂ© une quinzaine d’annĂ©es Ă  Bryant Park, il est aujourd’hui associĂ© de Belleville Placemaking, qui intervient aux États-Unis et au Canada. Et vous pouvez bien sĂ»r commander dĂšs aujourd’hui notre traduction du rapport de William H. Whyte, qui constitue la 4e Ă©dition des â cahiers de dixit.net⁠.

– Sylvain Grisot (Linkedin)

PS : J'ai fais récemment des entretiens pour Télérama et Ouest-France sur la Redirection urbaine, mais pour en discuter directement, rendez-vous :
- mercredi 20 mars à 12h (Heure du Québec) pour un Webinaire organisé par Vivre en Villes
- à Lyon jeudi 21 mars avec l'École de l'Anthropocùne 2024
- Ă  Marseille le jeudi 28 mars Ă  18h au Tiers-Lab des Transitions avec le LICA

#95 JérÎme Barth · Les chaises de Bryant Park by dixit.net
đŸȘ‘ Les chaises de Bryant Park Vous connaissez sans doute les fameuses chaises vertes du Jardin des Tuileries Ă  Paris. C’est tout l’inverse de ces assises indestructibles aux pieds coulĂ©s dans le bĂ©ton que l’on voit Ă©merger un peu partout, mais qui restent en gĂ©nĂ©ral dĂ©sespĂ©rĂ©ment vides. Quand on arrive aux Tuileries, on se saisit de sa chaise pour la dĂ©placer au soleil, la tourner vers un comparse ou juste la dĂ©caler de quelques centimĂštres dans une position bien Ă  soi. Libre de toute contrainte, elle est appropriable et se laisse domestiquer. Et ça marche. Les chaises de Bryant Park Ă  New York sont du mĂȘme fabricant français, mais d’un autre modĂšle plus lĂ©ger. Elles symbolisent la rĂ©ussite d’un espace public massivement appropriĂ© par les habitants, qui l’envahissent au moindre rayon de soleil. Pourtant rien ne destinait ce parc Ă  un tel succĂšs. Pendant les annĂ©es 1970, c’est au contraire un lieu mal famĂ© frĂ©quentĂ© essentiellement par les trafiquants de drogue. Le rapport Ă©crit par William H. Whyte en 1979 - que nous publions pour la premiĂšre fois dans une traduction française - faisait un Ă©tat des lieux particuliĂšrement sombre. Mais il faisait aussi des propositions qui ont donnĂ© lieu Ă  un projet de rĂ©novation qui a transformĂ© ce lieu de perdition en oasis urbaine. FondĂ© sur un travail d’observation minutieux des usages, il propose de renoncer Ă  des amĂ©nagements matĂ©riels et esthĂ©tiques pour miser sur des ajustements plus ponctuels, et une animation des lieux associĂ© un vĂ©ritable effort de gestion. Ces chaises qu’il faut dĂ©ployer, ranger, entretenir ou remplacer en permanence symbolisent l’attention nĂ©cessaire pour faire vivre un espace public hors du commun. Les efforts de gestion permettent d’offrir un service de qualitĂ©, qui lui-mĂȘme permet une parfaite appropriation, et l’arrivĂ©e du public permet de pacifier les lieux. Le travail de William H. Whyte sur Bryant Park est le point de dĂ©part du mouvement du « Placemaking », qui a initiĂ© une vague de renouveau des villes d’AmĂ©rique du Nord. Je vous invite Ă  Ă©couter mon Ă©change avec JĂ©rĂŽme Barth, qui a travaillĂ© une quinzaine d’annĂ©es Ă  Bryant Park, il est aujourd’hui associĂ© de Belleville Placemaking, qui intervient aux États-Unis et au Canada. Et vous pouvez bien sĂ»r commander dĂšs aujourd’hui notre traduction du rapport de William H. Whyte, qui constitue la 4e Ă©dition des cahiers de dixit.net. Je suis Sylvain Grisot, urbaniste/fondateur de dixit.net. N’hĂ©sitez pas Ă  vous abonner Ă  notre newletter sur dixit.net pour ne pas manquer nos prochaines publications, et bonne Ă©coute ! Pour aller plus loin : Le rapport de William H. Whyte : Revitaliser Bryant Park Bellville placemaking Learning from Bryant Park: Revitalizing Cities, Towns, and Public Spaces ReliĂ©, Andrew M. Manshel, 2020.

Pour commander la derniĂšre Ă©dition des cahiers de dixit.net, c'est ici :

📅 22 mars, Osez Faire Frugal Ă  Nantes. Novabuild est co-organisateur des rencontres OFF (Osez Faire Frugal), avec une 7Ăšme Ă©dition consacrĂ©e Ă  la place des filiĂšres bas carbone et locales dans la rĂ©habilitation. Lors de cette matinĂ©e d’échange 5 porteurs de projets partageront leurs retours d’expĂ©rience. (Novabuild)

📚 POPSU. La Plateforme d'observation des projets et stratĂ©gies urbaines (POPSU) est un programme de recherche-action situĂ© au croisement des savoirs scientifiques et de l'expertise opĂ©rationnelle. Depuis 2017, elle diffuse ses rĂ©sultats Ă  travers la collection des ConfĂ©rences POPSU qui compte 12 ouvrages basĂ©s sur les interventions en sĂ©minaires et colloques des chercheurs et intellectuels : sociologues, politistes, gĂ©ographes, historiens et philosophes. Vous pouvez commander gratuitement cette collection d'ouvrages. (POPSU)

🏬 Logement. Chaque annĂ©e, ImmoWeek remet les TrophĂ©es Logement et Territoire, c'est aussi l'occasion d'un dĂ©bat avec de grands acteurs de l'immobilier avant la remise des prix. Le dĂ©bat de l'annĂ©e 2023 rĂ©unissait 10 intervenants (reprĂ©sentants de fonciĂšres, promoteurs, universitaires ou encore Ă©lus) autour "des solutions pour sortir de la crise". Les intervenants ont tour Ă  tour pris la parole pour rĂ©pondre aux deux questions principales : "Que feriez-vous si vous Ă©tiez nommĂ© ministre du logement ?" et "Que pouvez-vous faire sans l'aide de l'État ?". On retrouve bien sĂ»r le besoin de simplification et d'allĂšgement des normes (avec toutes ses ambigĂŒitĂ©s) pour permettre plus de libertĂ© d'action aux acteurs du secteur immobilier. Il y a aussi un besoin de davantage territorialiser, adapter les projets pour pouvoir rĂ©pondre au mieux aux enjeux locaux. Il faut Ă©galement innover pour trouver de nouvelles rĂ©ponses, avec un rĂ©el besoin de matiĂšre grise pour cela. Enfin, la question du logement relĂšve d'un systĂšme complexe, et il n'est pas seulement question de construction neuve ou d'un manque d'offre. (Immoweek)

â›Ș Eglise. Chaque annĂ©e, partout dans le monde plusieurs milliers d’édifices religieux sont dĂ©sacralisĂ©s, ce sont autant de bĂątiments auxquels il faut trouver une nouvelle fonction. Les pistes de reconversions sont nombreuses : restaurants, bibliothĂšques ou mĂȘme centre culturel. La chapelle Torre Girona Ă  Barcelone a trouvĂ© une seconde vie branchĂ©e, puisqu’elle accueille dĂ©sormais le plus “beau Data Center du monde”. (lebigdata.fr)

Read more