đŸŒŸ MatĂ©riaux nature

đŸŒŸ MatĂ©riaux nature
https://www.carolinabuzio.com/portfolio/mini-fairytales/

Les alternatives aux produits industrialisĂ©s sont lĂ , sous nos pieds, dans nos champs et mĂȘme dans nos poubelles. Coton, papier recyclĂ©, laine, bois, paille, terre, chanvre, lin, pierre
 les matĂ©riaux biosourcĂ©s issus du vĂ©gĂ©tal, ou gĂ©osourcĂ©s tirĂ©s de ressources minĂ©rales peu transformĂ©es, sont des rĂ©ponses pertinentes Ă  nombre de nos besoins constructifs. Ils sont moins Ă©missifs en CO2 quand ils sont produits localement, moins polluants, plus sains et souvent plus recyclables. Pourtant, ces matĂ©riaux naturels ne sont toujours pas le quotidien de l’acte de construire et restent souvent cantonnĂ©s Ă  des projets pionniers.

Il est temps d’accĂ©lĂ©rer.

Il y a bien entendu des rĂšglements qui freinent, des normes qui bloquent et des agrĂ©ments qui coincent. Mais franchement les choses avancent, et la lenteur des textes sert souvent d’alibi Ă  l’inaction. Il y a aussi des freins culturels. Les trois petits cochons, popularisĂ©s par Walt Disney dans les annĂ©es 1930, n’y sont pas pour rien, mais il ne faudrait pas non plus tout leur mettre sur le dos. À Mayotte par exemple, c’est l’effort conjuguĂ© des importateurs de ciments et des rĂȘves de construction « en dur » qui ont eu raison de la filiĂšre de brique de terre compressĂ©e. Elle a malheureusement laissĂ© la place Ă  un parpaing singuliĂšrement inadaptĂ© au climat tropical.

Le retard pris dans le dĂ©veloppement des matĂ©riaux naturels est aussi justifiĂ© par le manque de ressource et de compĂ©tences disponibles. Alors, pour celles et ceux qui se donnent pour mission de construire autrement, chaque chantier se transforme en longue et coĂ»teuse expĂ©rimentation, qui nĂ©cessite un temps infini pour trouver les matĂ©riaux et les entreprises. Mais quand l’offre est lĂ , avec des producteurs en mesure de fournir et des entreprises qui dĂ©veloppent leur savoir-faire, c’est la demande qui ne suit pas. La filiĂšre naissante s’épuise Ă  attendre les commandes et peine Ă  trouver des Ă©conomies d’échelle. C’est sans doute cela la vraie question, celle de la poule et de l’Ɠuf. Comment synchroniser offre et demande pour permettre Ă  des filiĂšres constructives alternatives d’émerger et d’offrir des solutions Ă©conomiquement crĂ©dibles ?

Il est sans doute possible d’attendre que les forces du marchĂ© tendent leur main invisible pour faire Ă©merger les matĂ©riaux naturels de leurs niches. C’est certes possible, mais peu probable et nĂ©cessairement long. Il faut donc que les pouvoirs publics s’impliquent dans le dĂ©veloppement de ces filiĂšres pour aligner l’offre et de la demande. À eux de clarifier les normes, de dĂ©velopper les formations, de soutenir l’investissement et de dĂ©velopper la demande via la commande publique et les rĂšgles d’amĂ©nagement.

C’est bien autre chose que d’inventer une nouvelle niche fiscale depuis Bercy. C’est un travail patient, situĂ©, qui nĂ©cessite de connaĂźtre les ressources du territoire et les dynamiques locales des acteurs. En fonction de ses traditions agricoles, de son climat, de sa gĂ©ologie, de son histoire, chaque territoire peut dĂ©velopper ses propres filiĂšres de matĂ©riaux naturels. Il y a aussi besoin d’acteurs qui savent crĂ©er du lien et faire Ă©clore les Ă©cosystĂšmes Ă©mergents, en accompagnant le passage d’une culture de la spĂ©cialisation et de la concurrence, Ă  la diversitĂ© et la collaboration.

Les enjeux sont immenses, mais ici et lĂ  les choses avancent. Documentons les rĂ©ussites comme les Ă©checs, partageons-les et accĂ©lĂ©rons le rythme. Mais n’oublions pas non plus que le dĂ©veloppement de l’usage de matĂ©riaux biosourcĂ©s et gĂ©osourcĂ©s n’est pas qu’une question de bilan carbone et de sobriĂ©tĂ© en ressources. C’est aussi l’occasion de retrouver le contact avec la matiĂšre, avec des matĂ©riaux naturels qui permettent de construire, mais aussi de se construire, et de donner du sens Ă  son action.

— Sylvain Grisot (Twitter / Linkedin)

PS : Pour les ligériens, conférence de Sylvain sur l'urbanisme circulaire à Sucé-sur-Erdre le 6 septembre à 20h (EVEAT).

Rencontre avec Volker Ehrlich, architecte co-associĂ© Ă  l'agence Trait Vivant, co-fondateur du Collect'IF Paille et enseignant Ă  l'Ă©cole d'architecture de Paris-La Villette. Il croit fermement en la capacitĂ© des matĂ©riaux biosourcĂ©s Ă  constituer une alternative durable dans la construction de demain. Nous l’avons rencontrĂ© Ă  la sortie d’un de ses cours Ă  l’Ecole d’Architecture de Paris La Villette pour en savoir plus.

đŸ§‘â€đŸ’ŒOffre d'emploi. Recrutement d'un.e coordinateur.ice d'un Conseil de DĂ©veloppement Ă  Nantes MĂ©tropole qui fait peau neuve, en expĂ©rimentant de nouvelles formes de dialogue local : n'hĂ©sitez pas, ça va ĂȘtre passionnant ! (Nantes MĂ©tropole)

đŸŽ™ïžPodcast. On vous en a dĂ©jĂ  parlĂ©, parce qu’on est assez fan, mais l’ADEME a dĂ©veloppĂ© 4 scĂ©narios sur “demain”, avec chacun leurs redirections, leurs idĂ©ologies et leurs limites
 Vous pouvez dĂšs Ă  prĂ©sent les retrouver en format podcast, avec des mini-fictions qui les rendent encore plus tangibles ! (Demain, c’est pas loin)

đŸ–ïž Economie circulaire illustrĂ©e. Rien de mieux qu’une petite bande dessinĂ©e Ă  l’humour incisif pour comprendre (si ce n’est pas encore le cas) que l’économie circulaire mainstream ou la fameuse croissance verte ne sont pas la solution. Le cƓur du problĂšme, c'est bien qu’on ne peut pas continuer de croĂźtre sur une planĂšte finie. A quand une Ă©conomie rĂ©gĂ©nĂ©rative, durable, Ă©cologique et sociale ? (360 dialogues)

đŸš¶đŸżâ€â™‚ïžFlĂąner au supermarchĂ©. Une des premiĂšres leçons d'urbaniste en voyageant en Afrique est la vision des malls. Non, les malls ne sont pas un truc de ploucs. Ce sont des endroits oĂč l’on peut marcher en toute sĂ©curitĂ©, s’assoir sur un banc pour passer le temps, avoir un accĂšs facile aux toilettes, et surtout rester au frais, grĂące Ă  la climatisation. Cet article revient sur ce que ces grands centre-commerciaux, qu’on les aime ou non, peuvent apporter aux adolescent.es et aux personnes ĂągĂ©.es : un parc, un bout d’urbain, dans un endroit protĂ©gĂ©. On peut les voir comme le royaume des enfers de la consommation, mais les malls ont aussi Ă  nous apprendre sur nos façons de vivre et faire la ville. In English. (Bloomberg)

📖 Le futur des mĂ©tropoles, temps et infrastructure, de Nathalie Roseau (MĂ©tisPresses, 2022) Le titre de cet ouvrage peut questionner quand on entame sa lecture, car c’est finalement des grands projets passĂ©s que nous parle l’historienne Nathalie Roseau. Mais c’est pour mieux nous parler des villes d’aujourd’hui et de demain, que nous construisons dĂ©jĂ , que nous avons dĂ©jĂ  construites. En effet, les parkways Ă  New-York, le Grand Paris avec son pĂ©riph et ses aĂ©roports, et la crĂ©ation du territoire XXL Ă  Hong-Kong, sont des projets, si massifs, si impactant, qu’ils ont transformĂ© les villes par le passĂ©, mais dictent encore celles d’aujourd’hui. C’est un beau travail d’archives pour nous rappeler d’oĂč l’on vient (du titanesque), pour savoir mieux oĂč l’on va (Ă  la sobriĂ©tĂ©).

dixit.net est une agence de conseil et de recherche urbaine. Tous les mercredis, nous décryptons les grands enjeux de la ville et de ses transitions. Si vous la lisez pour la premiÚre fois, c'est le moment de vous abonner à cette newsletter.

Read more