⛔️ Faire sans autorisation

⛔️ Faire sans autorisation

Le début de la pandémie et le confinement ont bouleversé nos organisations bien au-delà du manque de papier toilette. Alors que beaucoup de structures publiques et privées peinaient à garder un semblant d’activité, une multiplicité d’initiatives locales a permis de maintenir des flux d’approvisionnement et des solidarités essentielles, pendant que nos soignants étaient au front (et ils le sont encore). Pendant cette période, on a arrêté de demander l’autorisation d’agir, on a bricolé des solutions sans respecter les règles, on a court-circuité des circuits de validation pour se concentrer sur l’urgence. La résilience au choc n’est pas le fait de l’État, mais la somme d’initiatives souvent collectives de citoyens, de fonctionnaires de tout poil comme d’élus.

Si l’urgence et la nécessité ont libéré la créativité, nous allons aussi avoir besoin de toutes ces énergies pour transformer la ville et l’adapter aux enjeux du siècle. Je crois plus à la multiplication d’initiatives engagées qu’au développement de grandes politiques publiques pour tisser la ville dont nous avons besoin pour passer les prochaines décennies à peu près sereinement. C’est la somme, la multiplication des actes de celles et ceux qui font la ville autrement qui permettra de trouver des solutions pour chacun de nos territoires. Aux institutions de laisser les initiatives éclore, de les encourager et de les faire essaimer.

À Peillac, ce petit village breton de moins de 2000 âmes, un collectif de travailleurs indépendants a posé fièrement une nouvelle enseigne sur la façade de leur tiers lieu. Au lieu d’attendre des subventions ou une autorisation quelconque, ils ont fait. C’est leur tentative de solution à leur besoin de place, d’être ensemble et de vie au village. Un bon moyen aussi d’éviter qu’un nouveau commerce ne ferme. Ce n’est pas LA solution, mais une tentative de solution pour eux et pour là-bas. C’est inspirant pour d'autres, et le début de vie d’un lieu accueillant dont on ne manquera pas de suivre le développement.

C’est aussi une bonne illustration d’une des principales raisons qui nous pousse à laisser trainer nos micros et à vous raconter nos trouvailles : c’est un parfait alibi pour pousser des portes et faire de belles rencontres.

— Sylvain

PS : C'est le dernier moment pour précommander notre petit livre « Réparons la ville ! », écrit avec Christine Leconte, dont les premières pages sont en accès libre sur www.reparonslaville.fr

Récit d'une journée Chez Angèle, tiers-lieu rural, culturel et populaire situé à Peillac, village de moins de 2000 habitants, en Bretagne. Vous pourrez aussi retrouver un entretien avec Anthony Sérazin, comédien et acteur du projet. Nous avons parlé de montage opérationnel, de proximité, des trajets domicile-travail, mais aussi des humains qui font de Chez Angèle un lieu de vie multiple et chaleureux.

📅 Save the date. Séminaire "Villes apaisées, nouveaux usages urbains : bonnes pratiques en Europe des zones à accès restreint" le 03/02. (CEREMA)

⚠️ Appel à candidature. Proposition de recherche sur "Les défis économiques d’un foncier et d’un logement abordables (2022-2025)", à l'attention des acteurs de l'habitat et du foncier. Candidature jusqu'à 25 février. (USH)

🛰️ Replay. Retour d'expériences sur le festival "Demain la ville" où Sylvain est intervenu pour rêver la ville de demain. N'hésitez pas à dérouler l'article, il y a aussi une vidéo sur les débats ville-campagne et des liens vers les enjeux de la réhabilitation. (Demain la ville)

📖 50 cartes à avoir avant d'aller voter, Aurélien Delpirou et Frédéric Gilli (Autrement, 2022) Petit ouvrage très synthétique et très graphique qui reprend plein de débats qu'on peut entendre à la radio ou lire sur les réseaux, dont les chiffres ne sont jamais les mêmes. Sans parler de savoir d'où ils viennent. Les auteurs ont choisi de reprendre 50 points, du chômage des jeunes à l'insécurité en passant par la diplomatie française, pour éclairer les débats politiques qui feront des ravages durant cette année d'élection. Pas sûre que cela vous aide à choisir, mais au moins, vous saurez repérer les fake news.

🏭 Ville productive. Réindustrialiser la France devient le slogan martelé sur les plateaux télé depuis qu'on s'est rendu compte qu'on ne pouvait plus fabriquer des masques. Pourtant, personne n'a envie de vivre à côté d'une grosse usine crachant une fumée épaisse. Mais de quoi parle-t-on au juste ? Quels sont les enjeux de la ville productive au regard des politiques territoriales et de la transition écologique ? Faire la ville productive, c'est surtout changer nos modes de production et de consommation et réfléchir la production en circuit court. Cet article rappelle aussi que "relocaliser", c'est aussi maintenir des établissements industriels existants en les aidant à transformer leurs activités. (Métropoliques)

dixit.net est une agence de conseil et de recherche urbaine. Tous les mercredis, nous décryptons dans notre newsletter les grands enjeux de la ville et de ses transitions. Si vous la lisez pour la première fois, c'est le moment :