đŸ§Ș ExpĂ©rimenter

đŸ§Ș ExpĂ©rimenter

PandĂ©mies, crises climatiques, ruptures des chaĂźnes logistiques, pĂ©nuries, conflits gĂ©opolitiques
 la seule chose certaine en ce dĂ©but de siĂšcle est l’incertitude. Comment naviguer quand l’horizon est flou et que la boussole s’affole ? Les enjeux ne sont pas si mystĂ©rieux et concernent la fabrique de la ville au premier chef : dĂ©carbonation Ă  tous les Ă©tages, sobriĂ©tĂ© en ressources de tout poil, localisme ouvert et coopĂ©ratif, refondation du socle dĂ©mocratique
 Rien que ça. Il y a bien sĂ»r quelques dĂ©tails Ă  rĂ©gler pour fixer dĂ©finitivement la destination Ă  atteindre, mais c’est surtout l’étroit sentier qui y mĂšne qui reste Ă  dĂ©couvrir.

Car s’il y a urgence Ă  engager la redirection, il nous faudra bien cette dĂ©cennie pour la mettre en Ɠuvre. Les chemins sont nombreux, peuplĂ©s d’embĂ»ches et certains ne sont que des impasses qui nous obligeront Ă  faire demi-tour. Il va falloir renoncer par exemple Ă  ces magnifiques images en 3D de projets urbains qui annoncent un futur qui resterait juste Ă  construire. Le panneau « Ici prochainement » accrochĂ© Ă  la barriĂšre de chantier doit-il cĂ©der la place Ă  un « Ici peut-ĂȘtre un jour » ? C’est bien possible, car quand la marche du monde est si chaotique, comment imaginer qu’un projet de quartier se passe comme prĂ©vu et colle Ă  l’image projetĂ©e une ou deux dĂ©cennies plus tĂŽt ? Il va donc falloir attaquer les travaux en arrĂȘtant de faire semblant de savoir comment il vont finir. S’organiser pour l’improvisation plus que pour l’exĂ©cution, en passant moins de temps Ă  peaufiner les plans, et en leur laissant le bĂ©nĂ©fice du doute. Aller vite en besogne, mais faire lĂ©ger et accepter la possibilitĂ© de l’échec, car comme chacun le sait, l’erreur est urbaine.

Alors quand les 150 et l’État annoncent de concert l’avĂšnement de la « ZĂ©ro Artificialisation Nette » et que le Parlement grave ce slogan dans le code de l’urbanisme, ils fixent la sobriĂ©tĂ© fonciĂšre comme destination. Mais quel est le chemin qui peut nous y mener ? Car la sobriĂ©tĂ© fonciĂšre n’est pas un renoncement au dĂ©veloppement, qui se rĂ©sumerait Ă  un simple arrĂȘt de la construction. C’est un dĂ©couplage entre celui-ci et l’étalement urbain. Mais alors, comment se dĂ©velopper sans s’étaler ? La thĂ©orie est dans le Manifeste, mais pour la mise pratique, il faut retourner sur le terrain. Regardons notamment du cĂŽtĂ© d’une expĂ©rimentation singuliĂšre Ă  laquelle dixit.net est Ă©troitement associĂ©, menĂ©e dans le cadre d’Action CƓur de Ville avec le PUCA Ă  la manoeuvre : Territoires Pilotes de SobriĂ©tĂ© FonciĂšre (TPSF). DerriĂšre la façade de ce nouvel acronyme, sept villes moyennes expĂ©rimentant les alternatives concrĂštes Ă  l’étalement urbain. Ils apprennent en marchant et tĂ©moignent aussi leurs expĂ©riences, car c’est de ce partage de nos rĂ©ussites comme de nos Ă©checs que peut Ă©merger le chemin Ă  suivre.

— Sylvain

PS : Rencontre et débat à la librairie Le Genre Urbain à Paris (Belleville) le 6 avril à 20h à l'occasion de la sortie récente de Réparons la Ville ! co-écrit avec Christine Leconte. (Librest)

Premiers retours sur une démarche singuliÚre : Territoires Pilotes de Sobriété FonciÚre. Comment des villes moyennes expérimentent des méthodes alternatives à l'étalement urbain pour se développer sans artificialiser leurs sols agricoles.

📆 29 et 30 mars. "Le grand dĂ©fi Ă©cologique" le 29 et 30 mars Ă  Angers Ă  destination des professionnels. On y sera ! (ADEME)

🌯 Podcast. Et si on mĂȘlait bouffe et ville ? Cela donne une discussion avec Philippe Gargov sur l'alimentation verticale, les dents creuses, de ce qu'un restaurant dit du quartier oĂč il est implantĂ©, mais aussi de dark kitchen. (La Grosse Bouffe)

🎈 Jeu et imaginaire. Dans sa newsletter, Sonia Lavadinho nous propose de dĂ©couvrir la « bande ludique », un espace de libertĂ© et de jeu pour les enfants qui s’inscrit dans la rue de leur quotidien. Une bonne occasion de dĂ©couvrir ses publications hebdomadaires (Billet du Samedi)

Car il ne faut pas se voiler la face. Tant que nous resterons dans la situation actuelle oĂč il est impensable pour un pĂšre ou une mĂšre de lĂącher la main de son enfant de 4 ans dans la rue, nous sommes dans une ville ennemie. Une ville que l'on souhaite quitter dĂšs que possible pour "se mettre au vert", pour offrir Ă  l'enfant "plus d'espace", pour qu'il ou elle puisse "courir librement".

📖 Pour en finir avec les grandes villes, Manifeste pour une sociĂ©tĂ© Ă©cologique post-urbaine. Guillaume Faburel (Le passager clandestin, 2020). C'est pour le moins un rĂ©cit en injonction face aux grandes villes.  Guillaume Faburel propose un ensemble de tĂ©moignages, de tournants de vie loin des mĂ©galopoles qui Ă©meuvent et inspirent. Il affirme que seuls 13% des français considĂšrent la grande ville comme un lieu de vie idĂ©al. C'est donc un manifeste ouvertement critique des mĂ©tropoles Ă©touffantes, polluĂ©es et destructrices. Mais des solutions aussi, des portes ouvertes vers d'autres options. Un Ă©crit assez polĂ©mique avec peut-ĂȘtre des choses Ă  prendre.

đŸ›ïž La CCC, et aprĂšs ? Les 150, de Baptiste Rouget-Luchaire et Yann Arthus Bertrand (2021). MalgrĂ© la dĂ©ception politique que l'on connaĂźt, la Convention Citoyenne pour le Climat a fait Ă©merger une richesse exceptionnelle. Ces citoyens, ces 150 tirĂ©s au sort sont rentrĂ©s chez eux changĂ©s, mus par une volontĂ© de porter les acquis de la Convention autour d'eux. Des portraits magnifiquement rĂ©alisĂ©s sur les 2 ans qui ont suivi cet exercice dĂ©mocratique. Parmi eux, vous trouverez celui de William Aucant, architecte-urbaniste Nantais qui avec leque nous avions Ă©changĂ©. (LCP)

dixit.net est une agence de conseil et de recherche urbaine. Tous les mercredis, nous décryptons les grands enjeux de la ville et de ses transitions. Si vous la lisez pour la premiÚre fois, c'est le moment de vous abonner à cette newsletter.

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