đŸ»Tiers-lieux : la saison est ouverte !

đŸ»Tiers-lieux : la saison est ouverte !

Si vous n’avez pas encore mis les pieds dans ces endroits hors du temps, c’est sĂ»rement parce que vous vivez dans une grotte, ou (moins probable) que vous dĂ©testez la biĂšre artisanale. Ils se multiplient un peu partout sur le territoire, et vous y avez peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  vu un spectacle de thĂ©Ăątre avec vos enfants, commandĂ© une nouvelle bibliothĂšque Ă  un artisan, ou pris l’apĂ©ro sur une table en bois de palette.

Les tiers-lieux sont sortis de la friche ferroviaire sexy du coeur de la mĂ©tropole pour s’installer partout : un bout de hangar en bord de nationale, l'aile vacante d'un hĂŽpital, ou un ancien restaurant routier Ă  l’entrĂ©e du village. Ces espaces aux multiples facettes sont recensĂ©s dans ce recueil de Relier et du RĂ©seau CREFAD. Qu’est-ce qui fait tiers-lieu ? Qu’ont en commun ces espaces si diffĂ©rents ? L’innovation sociale, la crĂ©ativitĂ©, ou le goĂ»t de la biĂšre qui mousse ? Une chose est sĂ»re, l’émancipation et l’implication des habitants et habitantes du coin est la clĂ©. Ils rentrent encore trop souvent par la petite porte, mais c’est pour mettre les deux pieds dans la ratatouille de la fabrique de la ville. Penser, faire, travailler, festoyer, simplement ĂȘtre ensemble, graçe Ă  ces espaces dĂ©laissĂ©s.

HĂŽp Hop Hop, rencontrĂ© au dĂ©tour d’une Fresque de la ville Ă  Besançon, c’est exactement ça : un collectif de citoyens qui s’installe dans un ancien hĂŽpital. Un espace un peu dĂ©labrĂ©, mais en bien meilleure santĂ© depuis qu’il est de nouveau occupĂ©. Au risque de passer pour des hippies passionnĂ©s de ruines, ils sont parvenus Ă  convaincre Ă©lus et techniciens, et Ă  rĂ©cupĂ©rer les clĂ©s du bĂątiment. Il y a de l’espace libre, des expĂ©rimentations et mĂȘme des salles pour faire la sieste. De l’art sur les murs, beaucoup, et des jeux de mots aussi. Une dĂ©co hĂ©tĂ©roclite, du vintage de rĂ©cup qui sent bon le mĂ©lange d’époques. Une microbrasserie, un bar, un sauna itinĂ©rant, les basiques pour faire du lien. Il y a de la vie, tous les jours, on croise mĂȘme des gens qu’on ne connaĂźt pas encore. Rien n’est vraiment aux normes, le bĂątiment est dans son jus, mais qu’importe, puisqu’on ne fait que passer. Cela fait dĂ©jĂ  quatre ans que ça dure, mais en six mois, tout peut disparaĂźtre, pour mieux essaimer ailleurs. Car on le sait bien maintenant, les lieux vacants, ce n’est pas ce qui manque !

— FrĂ©dĂ©rique Triballeau (Linkedin)

PS : Voici la derniĂšre version du site de la Fresque de la ville, avec des tutos vidĂ©os faits avec les copains de Popup Urbain, le jeu en tĂ©lĂ©chargement direct et mĂȘme les fichiers source pour l'adapter Ă  vos besoins !

Au cours de nos voyages Ă  travers la France, entre projets opĂ©rationnels, confĂ©rences et ateliers Fresque de la ville, on en profite pour s’inspirer de tout de ce qui se fait d'expĂ©rimental en ville. Cette fois-ci, notre route nous a menĂ©s Ă  Besançon, dans le Doubs, oĂč nous avons fait la rencontre de Anna Otz, co-crĂ©atrice d’un tiers lieu rudement sympa, nommĂ© HĂŽp Hop Hop.

📅 Le foncier dans tous ses Ă©tats. Les 6 et 7 octobre Ă  Nancy, retrouvez les Assises Nationales du Foncier et des Territoires ! Des tables-rondes et des dĂ©bats qui promettent d'ĂȘtre riches. (S'inscrire)

đŸŽ™ïžPodcast. Bruno Latour, philosophe renommĂ©, et pourtant, connaissez vous ces Ɠuvres ? 50 minutes pour introduire sa pensĂ©e, notamment sur le “nouveau rĂ©gime climatique”, une pensĂ©e philosophique, certes, mais non dĂ©nuĂ©e d’urgence d’agir. (L’heure philo)

Il n’y a pas de planĂšte correspondant au rĂȘve d’amĂ©ricaniser la totalitĂ© du monde. On est encore dans l’idĂ©e que ça va passer, qu’il va y avoir une reprise, qu’on va continuer comme avant, avec ce modĂšle d’expansion. Alors qu’il va falloir rentrer Ă  l’intĂ©rieur d’une terre qui est plus petite que ce modĂšle de dĂ©veloppement.

đŸ›ïž Commerces vacants. Quand on sillonne la France en dehors des mĂ©tropoles,  les vitrines des commerces vides sont souvent couvertes d'affiches, cartons, ou papiers kraft. Pourtant, des solutions existes, et ce sont souvent les collectivitĂ©s que les portent : taxe sur les friches commerciales, fonciĂšres, rachat avec loyers Ă  prix modĂ©rĂ©s... Les rez-de-chaussĂ©e, qui ont pignon sur rue, sont au cƓur de la dĂ©sirabilitĂ© pour nos villes. (La gazette des communes)

🍝 RĂ©novation urbaine Ă  l’italienne. Pas de cĂŽtĂ© Ă  Prato, ville de nord de l’Italie proche de Florence, oĂč 44 hectares vont ĂȘtre entiĂšrement rĂ©amĂ©nagĂ©s. C'est le quartier d’une ancienne industrie textile, traversĂ©e par un canal, recomposĂ© par plusieurs annĂ©es de migrations chinoises. Un quartier multiculturel, dense de hangars et d’entrepĂŽts, mais sans espaces publics. Des jungles urbaines vont s’établir et participer Ă  la dĂ©pollution de certains espaces. Des junglathons ont mĂȘme Ă©tĂ© organisĂ©s pour permettre aux riverains de s’approprier le projet et les espaces. (Slate)

📖 Obsolescence des ruines, de Bruge BĂ©gout (Inculte, 2022). Avec un titre aussi accrocheur que celui-ci et notre passion pour l’urbex du quotidien, c’était sĂ»r qu’on allait se jeter dessus ! Cela dit, autant vous prĂ©venir tout de suite : il faut aimer les friches et les dĂ©bris de chantier, mais aussi la philo. Bruge BĂ©gout convoque en effet Marx, Riegl, Koolhaas ou Arendt pour s’interroger sur notre sociĂ©tĂ© : une sociĂ©tĂ© sans ruines, dans un monde oĂč rien n’est construit pour durer.

La post-ruine, celle Ă©tant tellement ruine dans sa conception qu’elle ne l’est plus dans sa rĂ©alisation, est le choix d’une sociĂ©tĂ© affamĂ©e de solutions rapides et peu coĂ»teuses (...). Une ruination rapide n’est plus une ruination. Si les bĂątiments deviennent trop vite des ruines, leurs ruines deviennent encore plus rapidement des dĂ©combres, c’est Ă  dire presque rien.

dixit.net est une agence de conseil et de recherche urbaine. Tous les mercredis, nous décryptons les grands enjeux de la ville et de ses transitions. Si vous la lisez pour la premiÚre fois, c'est le moment de vous abonner à cette newsletter.

Read more